Le rendez-vous avait été donné directement Place Bellecour pour un début de manif à 13h30. Sur les dents, les flics ont d’abord refusé que la manifestation ne commence en raison « de la présence d’encagoulés » dans le cortège de tête. Ce qui posait surtout problème, c’était que ce soient les lycéens de Lyon et de sa banlieue qui puissent se mettre en tête de manif. Le matin déjà, à Vaux-en-Veulin, le Lycée Doisneau avait été le théâtre d’un face à face tendu entre les flics et les élèves, rassemblés en solidarité avec un de leur camarade interpellé la veille. En dépit de la présence policière massive destinée à éviter un blocus, les lycéens ont pu tracter et très peu ont franchi la grille.

L’après-midi, ce n’est donc qu’une fois que le SO de la CGT est passé devant que la mobilisation a pu réellement quitter les environs de la Place Bellecour et que des groupes de manifestants ont pu continuer de s’agréger au cortège au fur et à mesure. Avec une forte présence de la CGT, dont les représentants de l’UD, de la CGT de Bron et de Vinatier ou de Kem One (chimie), la manifestation a fini par rejoindre Villeurbanne, où se tenait la Cinquième Édition du « Printemps des Entrepreneurs » au Double Mixte, sous le haut patronage de Gattaz. Tenus à distance par plusieurs rangées de CRS, les manifestants ont réitéré leur rejet de la Loi El Khomri-Gattaz.

Les manifestants n’ont pas pu, par la suite, rejoindre la Place Mazagran pour y tenir la Nuit debout lyonnaise, non pas en raison des conditions météo mais de l’arrêté préfectoral leur interdisant l’accès au lieu. C’est donc sous le pont de la Guillotière qu’a dû se tenir la première Nuit Debout de Lyon où les débats se poursuivaient après 22h, hier. La prochaine journée du 9 avril était dans tous les esprits.