La vidéo a de quoi à faire rire. Alors que le Président se prête à un bain de foule lors de la cérémonie de commémoration d’hommage au 18 juin 1940 – de ceux dont Macron a quelques mauvais souvenirs, entre public absent, insultes et interpellations diverses – un jeune collégien entonne les premières mesures de l’Internationale puis esquisse un « ça va Manu ? » goguenard. Il n’en fallait pas moins pour Macron, toujours plus à la défensive face aux jeunes, pour se lancer dans une diatribe véhémente pour remettre l’adolescent à sa place, un brin en décalage avec le degré d’offense et l’âge de son auteur.

« Tu es là dans une cérémonie officielle, tu te comportes comme il faut. Tu peux faire l’imbécile, mais aujourd’hui c’est La Marseillaise et Le Chant des partisans. Tu m’appelles monsieur le président de la République, ou monsieur. » Si Macron voulait illustrer sa capacité à remettre au pas ceux qui contestent sa politique, l’effet est plutôt de l’ordre du ridicule, tant Bonaparte semble à la défensive face à l’adolescent. Une manière de réaffirmer son autorité face à la jeunesse qui s’est révoltée par dizaines de milliers contre ses politiques ces derniers mois ?

Alors que face aux réprimandes l’adolescent répond docilement « oui monsieur », Macron fait demi tour pour en remettre une couche "Si un jour tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même". Une phrase qui a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et rappelle sa sortie suintant de mépris de classe, datant de quand il était encore ministre :« la meilleure façon de s’offrir un costard c’est de travailler ». Une déclaration d’autant plus ironique au moment où Macron retire le pain de la bouche des étudiants, en projetant de retirer à nouveau 5 euros d’APL à ses bénéficiaires, et exclut des milliers de jeunes de l’enseignement supérieur avec Parcoursup.

Macron semble avoir gardé un âpre souvenir des scores de l’élection présidentielle – où seulement 18% des 18-24 ans ont voté pour lui au premier tour – comme des occupations par les étudiants qui ont bloqués les facs partout en France pendant plusieurs mois, avec des assemblées générales de milliers d’étudiants aussi grosses que pendant le CPE. Peur de la révolution Manu ?

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