Correspondante

Cet après-midi, la préfecture de police de Paris avait préparé et mis en place un dispositif permettant de tenir cloitrés des milliers de personnes pendant quelques heures : 2000 policiers qui quadrillent le quartier, grilles anti-émeutes sur tous les accès qui mènent à la place, les arrêts de bus protégés, les grilles des arbres retirées. En amont, les manifestants sont filtrés à « l’entrée » de la manifestation, fouillés et interpellés gratuitement.

Ainsi, un ensemble de manifestants ont été interpellés pour « détention d’objet pouvant servir de projectile » en amont de la manifestation. En effet, aujourd’hui il aurait fallu venir les mains dans les poches à la manifestation Bastille-Bastille : interdictions de porter sur soi du sérum physiologique, un masque, un casque, des lunettes, un foulard ou encore de la ventoline… D’ailleurs il était même « déconseillé » de venir avec un sac à dos ! La pêche aux manifestants pouvait commencer et a été facilitée par la mise sous contrôle du rassemblement, à un degré encore jamais vu, par la préfecture de police.

Sur la centaine d’interpellés, deux visent des personnes qui avaient reçu des interdictions de manifester. Les journalistes et photographes Gaspard Glanz et Alexis Kraland de Taranis News ont été également interpellés. Eux, dont les vidéos dérangent le gouvernement parce qu’ils montrent depuis des mois la réalité des violences policières. Ce sont également six postiers qui ont été interpellés en début de manifestation et sont encore, à l’heure actuelle, retenus au commissariat du 12e arrondissement. La liste est longue.

Un rassemblement s’est ensuite organisé devant le commissariat du 12ème pour exiger la libération immédiate des postiers pendant que parallèlement des manifestants se faisaient nasser sur un quai de la gare de Lyon. Trois manifestants qui prenaient des photos ont alors été interpellés et menottés par la BAC. Fichés, ils ont ensuite été relâchés.

« Tolérance zéro », tel était le mot d’ordre aujourd’hui. Après avoir criminalisé médiatiquement pendant des semaines les manifestants et les grévistes,les vannes des interpellations « gratuites » pouvaient s’ouvrir et leur permettre d’interpeller les « élémentsles plus dangereux » et d’intimider, de dissuader, les autres.

Avec la menace de l’interdiction de manifester suivie de la mise en place du « Zoo » à ciel ouvert, ils ont cherché à réprimer brutalement la mobilisation. De manière peut être un peu trop brutale d’ailleurs, la gravité de l’attaque au droit de manifester, de lutter, ayant provoqué une vague d’indignation. « Taper » : la seule et l’unique réponse du gouvernement.