Nos luttes n’ont pas de frontières

A la tribune tout d’abord se sont succédées des interventions sur les luttes en cours, celles que nous devons poursuivre malgré l’état d’urgence et les velléités de la préfecture. En solidarité avec les migrant-e-s, dont Baby, réfugiée de Calais, s’est faite la porte-parole ce soir, contre ces frontières qui tuent au quotidien ceux qui fuient la guerre et la misère. En solidarité aussi avec les travailleur-se-s d’Air France, qui ont prouvé leur combativité face aux licenciements et au mépris du patronat. L’état d’urgence, c’est aussi l’argument que le gouvernement cherche à leur imposer pour qu’ils ravalent leur colère alors que le patronat, lui, n’a envie que d’une trêve sociale à sens unique. Le camarade d’Air France a alors invité la salle à construire et à rejoindre la manifestation du 2 décembre. C’est ensuite un camarade du Conseil Démocratique des Kurdes de France qui est intervenu pour faire vivre la voix des peuples opprimés de ce monde. Il a rappelé les populations kurdes, notamment du Rojava, qui se battent pour leur indépendance, contre les volontés et les violences des gouvernements impérialistes et de Daesh. Christine Poupin, porte parole du NPA, a poursuivi le meeting sur les questions climatiques, contre la mascarade de la COP21 qui se prépare. Que se maintienne ou non cette mascarade, qu’importe pour le climat car aucunes des propositions des grands dirigeants et chefs d’entreprise présents ne sont en mesure de le sauver. En revanche, c’est notre lutte qu’il faut maintenir, et en premier les manifestations contre la COP21 !

Toutes ces luttes, éparses en apparence, sont toutes liées à la lutte contre un même système, le système capitaliste, qui mène la guerre aux travailleur-se-s et aux classes populaires du monde entier pour le profit de quelques uns. Leur guerre, nos souffrances, nos morts.

Notre union est internationale !

Faire revivre l’internationalisme prolétarien contre l’union nationale : voilà ce qu’appelait avec raison la camarade de Lutte ouvrière. Renverser enfin, avec la force des travailleur-se-s à travers le monde, ce système barbare et violent. Et nous accepterons pour cela, comme le disait le camarade d’Alternative Libertaire, d’apparaître parfois un peu « à contre-courant » face au martelage politique et médiatique des classes dominantes. Pour cela, il va nous falloir, poursuivait-il, reprendre la lutte pour la bataille des idées, pour parvenir à ouvrir « une brêche dans le consensus national ». Ou plutôt l’ « apparent » consensus, car sur nos lieux de travail et d’étude, on sent bien que la pilule guerrière, liberticide et xénophobe, ne passe pas tout à fait.

Cette bataille, il va nous falloir la mener, même si ce n’est pas nous qui l’avons choisie. La guerre que veulent nous mener les classes dominantes, à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières nationales, cette guerre, « nous ne la voulons pas, mais le gouvernement et les patrons veulent nous l’imposer, donc il va falloir se battre contre cette guerre », interpellait le camarade de Voie Prolétarienne.

Nous sommes malheureusement passés pour cela « trop vite des chemises arrachés aux gilets pare-balles » rappelait Olivier Besancenot qui a conclu le meeting. Contre leur union nationale, et aux côtés des peuples kurde, palestinien ou d’Afrique, ce meeting ouvrait la voie à un autre discours, loin du concert patriotique et sécuritaire. Mais ce que doit être ce meeting, plus qu’une belle soirée aux couleurs de l’Internationale, c’est une première pierre pour la construction d’une véritable résistance, un premier appel à continuer la lutte ensemble, pour serrer les rangs internationalistes avec tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la surenchère martiale du gouvernement. « Crosse en l’air et rompons les rangs ! »