Pour lancer la campagne européenne de la liste Écologistes-Europe Ecologie les Verts, un meeting a eu lieu ce samedi dans le 18ème arrondissement de Paris devant plus de 800 militants.

Intitulé Pulsations. Meeting pour le vivant, celui-ci avait pour ambition de faire « vibrer la corde sensible du public » et de promouvoir la douceur en politique selon la tête de liste et député européenne Marie Toussaint. « Il n’y a pas de meilleur moment pour la douceur que quand la violence étend un voile spectral sur notre avenir  » a-t-elle déclaré dans une prise de parole à l’image du déroulé (au mieux) surprenant de l’évènement.

Puisqu’il s’agissait de « douceur » donc, les participants auront eu la « chance » de voir Sandrine Rousseau, Eric Piolle et Yannick Jadot s’essayer au twerk ensemble au nom de la « booty-positivity ». Une danse suivie d’une séance de développement personnel et précédée d’interventions de personnalités politiques pour présenter les axes de campagne.

Parmi eux, par exemple, Gaspard Koenig, soutien de Macron et défenseur acharné du libéralisme, a pu défendre le capitalisme vert aux côtés de Yannick Jadot. Mais, que l’on se rassure, tout en « douceur ».

Dans le même temps, la « douceur » n’était pourtant pas au rendez-vous de la COP 28 à Dubai, marquée par l’action criminelle des Etats et autres lobbies fossiles, ni même d’un climat, de moins en moins « doux » lui aussi. Difficile d’ailleurs, d’être plus en décalage avec le tournant réactionnaire actuel, le durcissement du régime et la prise de confiance de certains secteurs de l’extrême-droite jusque dans la rue ces dernières semaines.

Le choix de la « douceur », s’il n’est pas sans contradiction, n’est en réalité pas anodin. Il résonne en effet comme une critique à moitié assumée de la « radicalité » et de la conflictualité exprimée par le mouvement écolo dans les mobilisations, et ce alors que ce dernier est particulièrement visé par le discours gouvernemental, entre accusations d’« éco-terrorisme » et tentative de dissolution des Soulèvements de la terre.

On concèdera au moins sur ce terrain une certaine forme de continuité dans les positions d’EELV, qui s’est aligné ces derniers mois sur toutes les attaques du régime, de la revendication du droit d’Israël à se défendre lors du début du nettoyage ethnique en Palestine à la participation aux campagnes de récupération et d’instrumentalisation réactionnaire des marches contre l’antisémitisme.

Alors que la situation se tend en France et à l’international, la politique de l’autruche ne fera cependant pas disparaître l’offensive réactionnaire du gouvernement et de l’extrême-droite en cours, ni le massacre à Gaza ou même le réchauffement climatique. C’est qu’en politique, le refus de la conflictualité, ce n’est pas de la « douceur », mais une chute de tension.