Une partie de notre université, dans l’UFR de psychologie et dans d’autres composantes solidaires, s’est légitimement mobilisée en cette rentrée contre le manque de moyens budgétaires, le manque de postes, et la dégradation des conditions de travail et d’études qui s’ensuivent logiquement. La poursuite des politiques de casse de l’ESR en France, et sur Toulouse en particulier, va mériter effectivement toute notre résistance dans les temps à venir car elle ne va faire que s’intensifier encore un peu plus. Mais on ne doit pas oublier que cette politique austéritaire est indissociable d’une politique autoritaire qui s’est intensifiée depuis 2015 au nom de la « lutte contre le terrorisme », et qui, personne ne l’aura oublié malgré l’été, a brutalement sévi au printemps en particulier contre la jeunesse mobilisée contre la loi Travail, incarnation d’une logique politique combinant destruction des conditions du travail tant privé que public et criminalisation des résistances qui s’y opposent, dont les procès des Air France et des GoodYear sont, de leur côté, une illustration emblématique.

Le 22 septembre dernier, un doctorant ATER de la Sorbonne, Guillaume Vadot, a été agressé par la police alors qu’il filmait l’arrestation violente d’une personne racisée en gare de St Denis (région parisienne). Parmi toutes les menaces qui ont émaillé les violences physiques, entre propos homophobes, menaces de viol et injures en tous genre, l’un des policier lui a dit « on va venir à la Sorbonne vous exterminer toi et tes collègues »... La presse a largement relayé cette affaire, toujours en cours. Plusieurs centaines d’universitaires, dont nous faisons partie, ont décidé non seulement de soutenir publiquement G. Vadot dans ce contexte, mais, à partir de ce cas particulier,

  •  de dénoncer cette menace symptomatique de la façon dont l’université, sinon la fonction critique des intellectuels comme telle, est aujourd’hui perçue ;
  •  de dénoncer la généralisation des violences policières et l’impunité que l’état d’urgence octroie aux forces de répression ;
  •  enfin, sinon surtout, de rappeler que cette répression et son cortège de « bavures » – c’est-à-dire aussi de meurtres, comme celui d’Adama Traoré cet été –, est le lot quotidien subi de longue date, racisme brutal et permanent à l’appui, par celles et ceux qui habitent dans les quartiers populaires.

    Le texte de cette tribune (transformée en une pétition à laquelle chacun-e peut dorénavant s’associer ici), publiée dans Libération mercredi 5 octobre (voir pièce jointe) est en ligne ici

    Nous jugeons qu’il est important de discuter de cette situation, et de commencer à réfléchir sur comment nous pourrions contribuer, au Mirail, à réfléchir et nous organiser collectivement sur ces questions. Nous vous invitons pour cela à une première réunion d’informations et d’échanges,

    le mardi 18 octobre à 13h (rdv au foyer de Lettres-Philosophie-Musique, RDC droite du bâtiment « Le Gai Savoir »)

    Emmanuel Barot (philosophie), Hourya Bentouhami (ESPE, philosophie), Enrique Fraga (Espagnol), Guillaume Molin (philosophie), Guillaume Sibertin-Blanc (philosophie)