Tom Mascolo
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La concurrence est rude pour être la plus « belle » du monde. La représentante de la Colombie n’a pas pu profiter longtemps de son titre, le présentateur s’étant « trompé » quant au nom de la victorieuse.
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« Mes amis, il faut que je m’excuse. La première finaliste est Miss Colombie ; Miss Monde 2015 est Miss Philippine », confessa Harvey, le présentateur, faisant de Pia Alonzo Wurtzbach la gagnante. La Colombienne Ariadna Gutiérrez Arévalo arborait un visage étincelant sous la couronne de Miss Monde, mais qui ne dura que quelques minutes. Elle paraissait ne pas savoir s’il s’agissait d’une blague, et on l’a même vu esquisser ce qui s’apparentait à un léger sourire.
Ce n’est pas mon corps qui n’est pas bon, c’est la mode
{{}}Les marques de beauté qui ont financé le concours sont impliquées dans des accords importants avec les leaders politiques. C’est ainsi que Donald Trump, candidat Républicain à la Présidentielle des États-Unis réprouva officiellement cette « erreur ». Il était déjà, en 2014, le principal financeur et organisateur du concours ; mais cette année ça ne lui a pas paru assez « profitable ».
C’était la 64e édition de ce concours de beauté retransmis à l’échelle mondiale. La consommation massive et compulsive, la concurrence féroce, la banalisation et la pression à avoir « un corps parfait » sont les principales actrices de ces soirées.
Les degrés les plus cruels de compétition ont infiltré l’agenda du monde, la mode a pris place dans les journaux, les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. Ces concours sont l’excuse parfaite pour imposer des régimes malsains qui « aident » à perdre du poids de manière insensée.
Même en suivant toutes les consignes, il est impossible de parvenir à ces corps qu’on nous fait miroiter, précisément parce que le seul objectif est de vendre. Vendre des vêtements, des produits de beauté, mais également des amincissants et des promotions sur les grandes chaînes de salles de sports. L’insécurité, l’angoisse, la frustration et la dépression semblent être une fin inévitable face à l’obligation d’atteindre l’objectif.
Ces « concours » alimentent le pire du capitalisme, une concurrence banalisée, nourrie par les stéréotypes imposés d’une culture misogyne et patriarcale. Les femmes ne sont pas des « objets de beauté » ni des marchandises qu’on expose au meilleur offrant.