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« Il parait qu’il faut coucher ensemble pour avoir une nomination »

Le 27 avril 2016, Hinem Goulli, agente à la mairie de Montpellier, participe à une réunion formelle sur ses perspectives de carrière dans le bureau de Abdi El Kandoussi, élu de la majorité, président de la Tam et qui a en charge la délégation au personnel et agents de la ville. Sont également présents lors de cette réunion Alain Pons de Vincent, directeur général des services, et Simine Namdar, chef du cabinet du maire. Abdi El Kandoussi confirme à Hinem Goulli son nouveau poste de fonctionnaire stagiaire et en aurait profité au passage pour lui dire : « Il parait qu’il faut coucher ensemble pour avoir une nomination », puis aurait rajouté : « votre présence me dérange dans les réunions publiques, on ne sait jamais si vous allez être contre le maire ou pas ». Hinem Goulli aurait alors fait remarquer à l’élu le caractère outrageux de ses propos et aurait demandé de ne plus avoir à participer à des réunions en sa présence à l’avenir, ce à quoi l’élu aurait répondu : « Comment osez-vous ? Je suis élu de la République ! J’ai le droit d’assister aux réunions que je veux  ! »

Hinem Goulli s’est rendue au commissariat le 16 juin 2016 pour porter plainte contre Abdi El Kandoussi, et en a profité au passage pour déterrer une autre affaire qui le concernerait. Lors de l’inauguration des estivales en juillet 2015, il lui aurait dit « Tu n’as pas honte de t’habiller comme ça » et l’aurait traitée de « mécréante ». Des propos qui auraient d’autant plus choqué Hinem Goulli que l’élu était aussi membre de la commission sur la parité Femme-Homme.

À la fin de son audition au commissariat, Hinem Goulli déclare : « Je crains qu’en dénonçant ces faits, cela peut avoir des conséquences sur mon travail et ma carrière, ou des représailles administratives  ». Moins de cinq mois plus tard, elle dépose une nouvelle plainte pour harcèlement contre sa supérieure hiérarchique. La suite dans « Voyage en Saurélie, épisode 2 : une agente affirme s’être faite exploiter, harceler et agresser par des proches de Philippe Saurel ».

Jules Panetier et Arnaud Dufau

Source : procès-verbal du 16 juin 2016