Cet arrêté, aussi flou dans ses termes que large dans son périmètre et son champ d’application, mais dont la durée témoigne d’un objectif spécial anti-manifestants, vise clairement à entériner l’image des manifestants-casseurs violents. Une manipulation de l’opinion contre ceux qui luttent depuis près d’un mois et demi contre la loi travail, et à travers elle, contre ce gouvernement liberticide, quand la violence ne vient que d’un seul côté. Celui d’un État qui attaque les droits et conditions de travail d’un côté, et envoie sa flicaille exercer violence et répression de l’autre, jusqu’à en arriver aux scènes les plus brutales, contre ceux qui osent montrer leur ferme opposition.

Cet arrêté offre aussi sur un plateau la justification à une perpétuation de la répression des CRS sous toutes ses formes, des violences policières aux arrestations, et en toute impunité puisque autorisée par la préfecture. Il leur suffira de trouver sur quiconque passera entre leurs mains, leurs matraques, leurs flashball ou leurs taser, n’importe quel objet pouvant de près ou de loin « constituer une arme par destination ». Dans leur esprit tordu, nul doute que tout peut y passer.

Face à leurs tentatives pour porter le discrédit sur ce mouvement social et pour intimider ceux qui voudraient lutter et défendre leurs droits, c’est par une détermination toujours plus grande que nous répondrons, tous ensemble unis contre leur loi et contre la répression de ceux qui s’y opposent.