D’après le Canard Enchainé qui parait ce mercredi, François Bayrou aurait financé le salaire de sa secrétaire au Modem, Karine Aouadj, avec les deniers du Parlement Européen. En effet, cette dernière aurait signé en 2010 un avenant à son contrat de travail pour devenir d’abord à temps partiel, puis à 2/3 l’assistante parlementaire de Marielle de Sarnez, actuelle ministre des affaires européennes et fraîchement passé au 2ème tour des élections législatives pour la 2ème circonscription de Paris sous l’étiquette Modem. Or, selon les sources du Canard Enchainé, rien n’atteste que Karine Aouadj ait jamais exercé de telles fonctions, et il n’existerait nulle trace de son travail. Encore une fois un mélange des genres et l’utilisation des deniers publics à des fins partisanes sont de rigueur.
En plein projet de réforme sur la « moralisation » de la vie politique, l’ancien maire de Pau et récemment nommé ministre de la Justice est rattrapé par cette affaire d’emploi fictif qui lui a d’ailleurs valu une remontrance de la part du premier ministre Edouard Philippe (lui-même loin de faire l’unanimité comme le montrent des témoignages d’habitants du Havre). La cause de ce recadrage : un appel passé à Radio France pour se plaindre des questions insistantes des journalistes au sujet de cette affaire. Le premier ministre avait pourtant été moins regardant concernant les affaires mettant en cause Richard Ferrand , signe d’une hostilité plus grande envers François Bayrou et le Modem qui, maintenant que le mouvement LREM s’est assuré une nette majorité lors des législatives, pourrait être enclin à se débarrasser de ce ministre encombrant très prochainement.
Ces nouvelles affaires qui ne cessent de se révéler portent un coup de plus à la prétendue moralisation de la vie politique et aux ministres « exemplaires » annoncés par Emmanuel Macron.
Cela montre une fois de plus que les promesses ne tiennent que ceux qui les croient, et que l’arrangements avec les fonds publics fait partie du patrimoine génétique et des us et coutumes de la caste politicienne dont font partie les Fillon, les Ferrand, les Le Pen et Cahuzac.