À Beaujon, c’est un « hôpital de campagne » qui a été installé dans le hall de l’établissement, un endroit stratégique pour interpeller aussi bien les usagers que les collègues sur la nécessité de refuser les restructurations des conditions de travail à l’hôpital public. Tout en prenant la tension des patients et visiteurs, symbolique des soins gratuits prodigués par l’hôpital public, les hospitaliers ont pu leur expliquer les conséquences du plan sur leurs futures conditions de soins.

On a pu par ailleurs récolter des signatures d’usagers solidaires pour la pétition proposée par l’Intersyndicale contre le projet Hirsch, qui viennent s’ajouter aux plus de 700 signatures des membres du personnel rassemblées tout au long de la semaine. Enfin, la présence d’une caisse de grève permettait à tous d’être solidaires et de faire en sorte que le mouvement puisse tenir dans la durée sans que les grévistes soient trop pénalisés financièrement.

À l’Hôpital Européen Georges Pompidou, une assemblée générale s’est tenue à l’appel des sections locales de la CGT et de Sud, en présence d’une bonne centaine de personnels, afin de discuter de leurs attentes pour la suite du mouvement. À Robert Debré il y a eu également une assemblée générale avec une quarantaine de personnels. Cela montre que lorsque des initiatives sont proposées et préparées en amont, le personnel continue à répondre présent.

À l’Hôpital Saint-Louis, une action en deux temps a eu lieu, avec d’abord l’installation dans le hall de « chemises déchirées » sur lesquelles étaient inscrits les noms du président de l’AP-HP Martin Hirsch, ainsi que d’autres membres de la hiérarchie. Une façon de montrer qu’à l’hôpital aussi la colère monte et en même temps de se solidariser avec les travailleurs d’Air France, victimes d’un plan de licenciement et d’un acharnement répressif. Ensuite s’est déroulée une action « hôpital mort », avec les personnels allongés par terre pour symboliser le mauvais état de santé de leurs établissements et les risques liés à l’application de la Loi Touraine et du Plan Hirsch.

Vidéo sur l’action à Saint-Louis de la page FB Santé Indigné :

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Malgré ces quelques initiatives locales réussies, ce n’est pas encore cette journée qui réussira le pari de relancer une mobilisation d’ampleur, suffisante pour espérer le retrait définitif du Plan Hirsch. Demain a lieu une réunion de l’ensemble des délégués syndicaux de l’Intersyndicale centrale pour décider des suites à donner au mouvement. À la veille des vacances, qui apportent une parenthèse forcée à la mobilisation, seule la perspective d’une grande journée de grève à la rentrée, avec appel à la convergence avec les hôpitaux de province eux aussi menacés de restructuration, peut redonner une perspective au mouvement. Une journée de ce type, avec montée nationale et une grande manifestation à Paris, préparée en amont par des assemblées générales dans chaque hôpital, pourrait remotiver les hospitaliers et être un premier pas pour faire trembler Hirsch à nouveau.