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Violences policières

Nouvelle omission dans l’affaire Legay : le procureur avait vu en direct les images de la charge policière

Alors que l’enquête vient d’être dépaysée en raison de nombreuses irrégularités, on apprend que le procureur en charge de l’affaire était présent dans le bureau de surveillance des opérations policières le jour où Geneviève Legay a été agressée.

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C’est une nouvelle information dans l’affaire Legay, du nom de cette militante de 73 ans qui avait passé plusieurs semaines à l’hôpital après une violente charge policière. Ce jour-là, elle avait frôlé la mort. Médiapart révèle ces jours-ci que le procureur de Nice en charge de l’enquête Jean-Michel Prêtre était présent dans le centre de supervision urbain (CSU) de la ville. Il a donc pu visionner la charge en direct.

Les éléments troublants sont nombreux dans cette affaire. D’abord, à l’origine de la charge, des gendarmes mobiles ont refusé de l’appliquer, estimant les « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) », comme l’atteste une note interne publiée par Médiapart. Dans un second temps, l’enquête a été confiée… à la compagne du commissaire chargé des opérations ce jour-là. Geneviève Legay a ensuite selon ses déclarations reçu la visite de policiers qui ont cherché à l’intimider. « Ils ont surtout insisté pour me faire dire que c’était un journaliste qui m’avait poussée. Or c’est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier et je le leur ai dit. Mais ils insistaient sur le journaliste » a-t-elle ainsi déclaré. Sur la base de ces éléments, l’enquête a finalement été dépaysée auprès du procureur de Lyon.

L’affaire Legay est une épine dans le pied du gouvernement. En effet, la militante d’Attac, qui participe au mouvement des Gilets Jaunes, s’est toujours battue contre les tentatives d’intimidation du pouvoir. Récemment, elle publiait encore une réponse à Emmanuel Macron et ses appels à la « sagesse » : « Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ? C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ? »écrit-elle dans une lettre envoyée à France Info avant d’assurer qu’elle continuera à manifester.

Surtout, les dessous de l’affaire lèvent le voile sur la complaisance à l’égard de la brutalité policière. Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, malgré les nombreux blessés graves, aucun policier n’a encore été condamné.

Crédit photo : ARNOLD JEROCKI/EPA/MAXPPP


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