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Paris. 100 000 travailleurs et jeunes face à la propagande anti « casseurs » et aux stratégies de division de la police

Yano Lesage Plus de 100 000 personnes ont défilé cet après-midi, entre la place de la Nation et la place d'Italie, à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, Sud, FSU, Unef, Fidl. Des cortèges syndicaux fournis, tout comme une tête de manifestation reposant sur les secteurs auto-organisés ont battu le pavé pour exiger le retrait de la loi El Khomri et dénoncer les violences policières.

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La manifestation s’est déroulée dans une ambiance dynamique. En tête de cortège, les secteurs de la jeunesse, les travailleurs précaire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, des cortèges étudiants par fac, des lycéens, des cortèges de travailleurs sociaux et du personnel de l’Education regroupés autour des banderoles « travailleurs sociaux debout » ou « professeurs debout », et toute une série de secteurs auto-organisés à partir des lieux de travail et d’étude. Derrière, les cortèges de la CGT, très nombreux, de FO, et pour finir de Solidaires.

La mobilisation, s’est déroulée dans le calme. La police s’est tenue en retrait une bonne partie de la manifestation, expliquant largement le bon déroulement des choses. C’est à partir de la remontée du boulevard de l’hôpital et de la station Campo Formio, que le climat est devenu plus tendu. Les gaz lacrymogènes descendant depuis la place d’Italie laissant présager des tensions à l’avant de la manifestation, tout autant que les escouades de CRS resserrant les lignes autour des manifestants.

A partir de Campo Formio également, le service d’ordre syndical, composé d’une bonne centaine de personnes, s’est regroupé en ligne, ralentissant l’avancée des cortèges syndicaux de salariés créant comme un cordon sanitaire entre les syndicalistes équipes militantes et les cortèges auto-organisés. Tandis que l’avant de la manifestation arrivait sur la place d’Italie, une rangée de CRS s’est mis en travers du boulevard de l’hôpital pour empêcher le passage des cortèges syndicaux et leur entrée sur la place. Seul le cortège de l’UL CGT d’Amiens est parvenu à passer le barrage, clairement destiné à séparer le secteur d’avant-garde de la masse des syndicalistes. Alors que le reste de la place était bouclée, avec une seule sortie de métro ouverte, les CRS ont commencé à gazer largement et à charger ce qu’il restait des manifestants éparpillés. La police a également procédé à des interpellations, purement arbitraire, visant à instaurer ce climat de peur.

Clairement, de par leur positionnement, les services d’ordres des centrales syndicales ont contribué à la stratégie de division de ce secteur d’avant-garde et des travailleurs syndiqués mise en place par la police. Il semblerait que le gouvernement cherche à tout prix à éviter, ce qu’il craint le plus, c’est à dire une jonction de cette frange d’avant-garde des travailleurs et des jeunes, avec les masses syndiqués du monde du travail, cocktail proprement explosif du mouvement social. En se prêtant à la fois au discours sur les soi-disant « casseurs » et maintenant, avec force, les travailleurs sous leur giron, les appareils des centrales syndicales font le jeu, objectivement, du gouvernement.

Syndicalistes, jeunesse et travailleurs mobilisés, ne laissons pas la propagande du gouvernement sur les « casseurs » et la police nous diviser ! C’est par des services d’ordre auto-organisés, parfaitement autonomes des directives de la préfecture, que nous pourrons assurer la tenue de nos cortèges. La manif parisienne a montré, elle aussi, la colère qui continue à monter, portant l’exigence d’un plan de bataille dans la continuité des actions de cette semaine et de la reconductible nationale pour faire reculer ce gouvernement. Il faut que l’Intersyndicale entende une fois pour toute le mandat de sa base et des manifestants.


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