Depuis le début du mouvement contre la loi travail, de nombreuses permanences socialistes ont fait l’objet d’une trentaine d’attaques symboliques de la part des manifestants : permanences taguées, emmurées, parfois dégradées avec des tirs de projectiles, bloquées par des poubelles. Et parfois même il y a récidive ! Christophe Borgel, député PS à Toulouse, qui s’était fait muré l’entrée de son bureau en mai, a à nouveau été la cible le weekend dernier d’une « attaque », cette fois à « coups de masse ». Une action menée avant la venue de Manuel Valls pour un grand meeting de rentrée à Colomiers dans la banlieue de Toulouse. Les locaux de la fédération PS ont également reçu plusieurs visites depuis mars.

Mais cette fois, ce serait plus grave, ce « groupuscule de militants d’extrême de gauche armées de barres de fer » aurait saccagé les locaux et terrorisés des salariés. Des groupuscules qui selon J-C. Cambadelis « cassent, saccagent, détruisent les locaux du Parti socialiste » depuis des mois, le premier secrétaire du PS choisissant ainsi d’endosser le costume alarmiste qui sied si bien à ceux qui nous gouvernent ces derniers temps. S’il ne nous semble pas que la stratégie gagnante soit d’aller casser des vitrines de permanences PS, cette stratégie minoritaire doit être prise pour ce qu’elle est : une rage profonde contre un parti qui a depuis longtemps trahi la classe sur laquelle il s’est construit.

La police n’a pas tardé à débarquer et a procédé à des arrestations. Les médias dominants, les politiciens ont alors bien sûr sauté sur l’événement, sur cette action menées par quelques militants, pour s’inquiéter, s’indigner et surtout affoler l’opinion publique alors même que dans deux semaines une nouvelle date de mobilisation contre la loi Travail est prévue. Les forces de l’ordre ont aussi tout fait pour que les médias alternatifs ne puissent montrer la réalité de cette manifestation : les photographes de Taranis News ont ainsi été contrôlé au moins deux fois, empêchant la liberté d’informer à laquelle nous avons droit.

« Les socialistes agressés, la démocratie piétinée » renchérit J-C. Cambadélis. Mais qui piétine la démocratie a-t-on envie de dire ? Effectivement, comment comprendre autrement ces actions, qui se sont multipliées et se répètent contre les permanences du PS, que par la rupture profonde de tout une base de l’électorat du PS avec lui, par la colère contre le déni de démocratie qui a sauté au visage des manifestants à coups de bombes lacrymo, de coups de matraques et de 49.3 pendant des mois, sans parler du tournant réactionnaire, raciste et autoritaire que ce même gouvernement de « gauche » a pris pendant les vacances.