Un dispositif policier important de 350 membres des forces de répression s’est massé dès l’aube pour prendre par surprise les migrants réfugiés dans des camps de fortune à la porte de la Chapelle à Paris. Nom de code de l’opération : « mise à l’abri ». En réalité, aucune mise à l’abri mais bien une chasse aux migrants dans les divers campements improvisés entre les bretelles d’autoroute et sous les ponts.

Déjà évacué au mois de mars, alors qu’il comptait déjà 200 personnes, le campement de fortune est de nouveau investit par les forces de police pour y déloger cette fois-ci plus de 1400 personnes. Une telle augmentation du nombre de personnes laissées à elles-mêmes en deux mois en dit long sur la qualité de l’accueil et de la prise en charge des populations. Originaires du Soudan et d’Afghanistan, ces migrants ont fui la guerre qui fait rage dans leur pays, notamment à cause de l’impérialisme occidental. Leurs conditions d’accueil, alors qu’ils ont droit à l’asile, sont déplorables et montrent à quel point le sort de ces personnes préoccupe peu les autorités françaises.

Les migrants ont été évacué vers le centre d’accueil le plus proche mais cela ne signifie pas pour autant des conditions de vie plus décentes. En mars dernier, des tensions avait éclaté entre les migrants. Dans ce centre pouvant recevoir 400 personnes, la promiscuité risque de générer de nouvelles tensions et des conditions sanitaires dégradantes en raison de la surpopulation. La durée du séjour de ces migrants est, en effet, prévue pour 10 jours avant qu’ils ne soient envoyés dans d’autres centres en Île-de-France.

La politique répressive contre les migrants n’est pas finie et s’inscrit dans la continuité de l’évacuation de la jungle de Calais en octobre dernier. Malgré la défaite du FN à la présidentielle, ses idées xénophobes ont bel et bien gagnées nos gouvernements. Plus que jamais, réaffirmer l’ouverture des frontières, et le droit de circulation et d’installation est une nécessité pour s’opposer aux gouvernements réactionnaires qui veulent nous diviser.