Crédits photo : Capture d’écran de la caméra d’un policier présent lors du crime

Keenan Anderson, 31 ans, professeur d’anglais à la Digital Pioneers Academy, était connu pour ses prises de position contre les violences policières et le racisme au sein du mouvement Black Lives Matter.

Ce dernier était en voyage à Los Angeles lorsqu’ il a été victime d’un accident de voiture. En état de panique après cet accident, Keenan a demandé de l’aide à des policiers motorisés qui arrivaient sur les lieux. Ces derniers l’ont alors placé contre le trottoir et ont commencé à le contrôler. Plaqué au sol par les policiers et en conscience du danger qu’il court entre leurs mains, Keenan lance alors un cris de détresse : « Ils essaient de me faire une George Floyd », comme le rapporte The Guardian.

 A ce moment là, l’un des policiers place son coude sur le cou d’Anderson alors qu’il était allongé, pendant qu’un autre le tase pendant environ 30 secondes d’affilée avant de faire une pause et de le taser à nouveau pendant cinq secondes supplémentaires. En tout, les policiers infligeront 10 coups de taser à Keenan Anderson. Il décèdera quatre heures plus tard à l’hôpital d’une crise cardiaque.

Dans la foulée, le chef du LAPD Michael Moore a appelé à une conférence de presse, régurgitant l’argumentaire habituel de criminalisation des victimes de violence policière pour couvrir les responsables du crime et l’institution policière. Une nécessité de se couvrir d’autant plus grande pour le LAPD que la mort de Keenan survient après deux nouveaux crimes racistes commis par la police début janvier : Takar Smith, 45 ans, et Oscar Sanchez, 35 ans tous les deux tués par balle au début du mois.

Un argumentaire fallacieux, comme l’explique le Dr Melina Abdullah, cofondatrice de Black Lives Matter Los Angeles pour The Guardian : « Le meurtre de Keenan est absolument horrible. La police de Los Angeles ne l’appelle pas un ’meurtre’, mais un ’décès en détention’. Mais Keenan a été tué par taser. Nous savons que la LAPD a causé la mort de Keenan. Nous savons qu’un accident de la route mineur ne devrait pas entraîner la mort de qui que ce soit ».

Loin d’être isolé, le crime policier de Keenan Anderson est un énième exemple du caractère structurel de la violence et du racisme de l’institution policière. A l’image de ce qu’a pu être le mouvement Black Lives Matter, seule une mobilisation par en bas permettra d’obtenir la vérité et la justice pour les victimes de violences policières. Une lutte qui doit être être menée par l’ensemble des travailleurs et leurs organisations s’engagent dans ce combat aux États-Unis comme ailleurs en rappelant du même coup que les policiers ne peuvent en aucun cas représenter des alliés ou partager nos manifestations.