G. Gorritxo

Comme à son habitude – puisque malheureusement cela devient une habitude à La Poste, où les suicides se comptent par dizaines – l’entreprise a envoyé à la famille un ironique carton de condoléances. Tout en expliquant que « ce n’est ni le moment, ni le lieu pour polémiquer sur quoi que ce soit ». Rappelons que l’entreprise de Philippe Wahl a réalisé un bénéfice net de 675 millions en 2015, en hausse de 59%, tout en supprimant plus de 7000 postes et en augmentant les cadences pour ceux qui restent. Poursuivant ainsi sa dynamique des dernières années..

Sa famille, elle, dénonce l’ensemble de l’entreprise. « Il n’est pas le seul postier à souffrir. On en parle parce qu’il ne faut pas que ça se reproduise » insiste Laurence. C’est à cette fin qu’elle publie la lettre de Charles Griffond, et que nous la reproduisons ici.

Lettre d’un facteur désespéré

« Depuis trente-quatre ans, j’ai exercé mon métier avec l’amour de mon travail et de mes clients. Mais, depuis quelques années, La Poste a petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers, ceux qui avaient le contact avec les gens. En ce qui me concerne, ils m’ont totalement détruit. Depuis décembre 2015, je suis en arrêt de travail et je souffre intérieurement le martyre. Personne, ni de mes collègues ou de ma hiérarchie, n’a pris de mes nouvelles. Alors bougeons avec La Poste et mourrons grâce à La Poste.

Charles Griffond, facteur à Pontarlier. »