C’est une première dans l’histoire de la filiale d’Air France. De nombreux pilotes ont déserté les cockpits pour protester contre leur conditions de travail forçant la direction à anticiper l’annulation de 31% des vols, la majorité nationaux, en ce premier jour de grève. Pour Armand Simon, président du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) cela constitue « un tès bon début » et il se montre optimiste sur le fait que cette grève « va s’amplifier ». Ce jeudi signe en effet le départ pour le week-end prolongé du 14 juillet et c’est avec satisfaction qu’Armand Simon estime que la grève entamée par les pilotes aura un « impact réel sur la compagnie ». De son côté, la direction, par le biais de son directeur général adjoint, Alain Malka, s’est dite « désolée pour les clients dont les vacances vont être gâchées », bien qu’on se doute que la véritable raison de ce dépit est avant tout financière. La direction a estimé que 23% des 850 pilotes de la filiale avaient répondu à l’appel à la mobilisation de la SNPL et de Flight Union Cockpit (FUC) qui totalisent à eux deux 73% des voix des pilotes. Ce chiffre est cependant contesté par le SNPL qui considère que cette estimation prend en compte l’ensemble des pilotes de la filiale alors que tous n’étaient pas censés travailler ce jeudi.

La grève a été déclenchée à l’initiative du SNPL et du FUC qui négocient avec la direction depuis un an pour élaborer une convention d’entreprise unique, la fusion ayant rendu caducs les accords des ex-compagnies régionales. Les syndicats dénoncent notamment des conditions de travail éreintantes dûes à un sous-effectif chronique et des salaires à l’embauche 25% inférieurs à ceux de l’ancien accord. Ils alertent également sur le danger du burn-out qui touche 5% à 10% des pilotes. Pour Alain Malka cependant, les revendications du SNPL vont « bien au-delà » de ce que la direction peut accepter. Selon lui, la direction a déjà accepté une augmentation de la masse salariale de 2,5%, « tout le monde y gagne » ajoute-t-il, même s’il admet que l’harmonisation des conditions de travail est faite « par le médian ». Bien qu’un accord d’entreprise ait été trouvé avec les agents au sol, le SNPL semble déterminé à mener la lutte jusqu’au bout. Elle estime que ses exigences représentent « un surcoût de 2 millions d’euros », ce qui semble négligeable par rapport aux « 10 à 20 millions de pertes » estimés pour les 6 jours de grève. « Nous avons alerté la direction d’Air France sur les problèmes de sous-effectif et de fatigue. Nous lui demandons de nommer un médiateur pour débloquer la situation. Nous ne signerons pas l’accord tel quel ! », conclut Armand Simon.

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