Depuis dimanche des manifestants se retrouvent devant le tribunal où a lieu le procès de Julian Assange en extradition pour demander sa liberté. Pancartes « N’extradez pas Assange » et pour la liberté de la presse. Parmi les manifestants, des gilets jaunes venus jusqu’au tribunal de Woolwich Crown Court dans la banlieue londonienne, pour exprimer leur soutien à Assange.

Ce dernier est en ce moment incarcéré en Angleterre après avoir été arrêté après sept ans vécus dans l’Ambassade d’Equateur à Londres, risquant près de 175 années de réclusion. Connu notamment pour avoir fait fuité grâce à son site Wikileaks des informations importantes sur les affaires géopolitiques américaines, il pourrait se retrouver poursuivi pour espionnage et passer sa vie derrière les barreaux alors que dix-huit chefs d’accusations contre lui sont annoncé aux Etats Unis.

Actuellement détenu en Angleterre, dans des conditions jugées inhumaines par ses avocats et son père et présenterait des signes de torture psychologique. Une version corroborée, en novembre 2019, par le rapporteur de l’ONU sur la torture, qui exprimait alors son inquiétude quant aux conditions de détention d’Assange, qui mettraient sa « vie en danger. Il pourrait être extradé aux Etats-Unis après son procès. De fait, ses avocats plaident la mauvaise santé de Julian Assange, notamment due à des années de vie reclus et au traitement subi pendant son incarcération. Edward Fitzgerald, l’un de ses avocats, dénonce le fait que par exemple lundi il « a été menotté onze fois, mis à nu deux fois ». Pour lui, le dossier est en plus rempli de « mensonges » et il a expliqué : « il est difficile d’imaginer un exemple aussi évident de demande d’extradition qui déforme autant les faits tels qu’ils sont connus par le gouvernement américain ».

Julian Assange a ainsi semblé fatigué, amaigri, et il est clair pour ces avocats qu’il s’agit là de défauts de traitement. Ce procès et les accusations portent en effet sur les révélations de Julian Assange et de ses collaborateurs sur les régimes occidentaux, surtout les Etats Unis. De fait, si Julian Assange est en procès aujourd’hui et a passé ses dernières années cachées c’est simplement pour avoir rendues transparentes des informations tenues secrètes. Wikileaks avait par exemple révélé les crimes de guerres commis sur des journalistes par les États-Unis, où des faits d’espionnage industriels, des incarcérations de civil à Guantanamo.

Cette attaque contre un journaliste indépendant, lanceur d’alerte, et sa possible fin de vie en prison sous un traitement sans doute pire que ce qui l’a connu vu ce qu’on connaît de la justice américaine pour ce type d’opposant politique, doivent être condamnées. Il s’agit là d’attaques contre la liberté de la presse et ceux qui travaillent à informer la majorité de la population sur les agissements de ses dirigeants. Dans l’immédiat, il s’agit également d’exiger sa libération immédiate et la validation de sa demande d’asile politique en France.