Les images du commissariat de police de la Courneuve pris pour cible, ce dimanche soir, après la mort de Wanys (18 ans) » rappellent celles de l’été dernier, lorsqu’en réaction à l’assassinat de Naël, les quartiers s’étaient embrasés aux quatre coins de la France. Une colère qui avait mis sous le feu des projecteurs le racisme structurel de l’État français, mais aussi les mécanismes de la répression spécifique et néo-coloniale réservée aux habitants de « banlieue ». Véhicule blindé de la gendarmerie, CRS, BRI, RAID : le déploiement de l’appareil répressif avait été particulièrement brutal.

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Une répression directement inspirée de celle coloniale appliquée par l’Etat d’Israël en direction du peuple palestinien. C’est ce que révélait l’Humanité le 5 juillet dernier, citant les propos du chef adjoint de la division des opérations de la police israélienne lors d’un audience du comité de sécurité nationale de la Knesset [Le parlement israélien] dans le contexte de la révolte des quartiers suite à la mort de Nahel : « la commission de police israélienne a reçu un fax de la police française pour s’informer sur la façon de gérer la crise à laquelle elle fait face ».

Missionné par la France, Itamar Ben Gvir, représentant de la frange la plus réactionnaire de l’extrême droite israélienne, et alors ministre de la Sécurité nationale, aurait alors ordonné au directoire des renseignements militaires et des relations extérieures « d’étudier ce qui a conduit aux manifestations et la réaction extrême des manifestants français, quels étaient les ordres de la police, comment elle a agi avant l’événement qui a conduit au soulèvement urbain, et ce qui, pendant l’événement à conduit à de violentes émeutes à travers la France ». Le gouvernement français s’est bien évidemment gardé de communiquer officiellement sur cette « demande ».

Celle-ci était pourtant loin d’être inédite. En 2005, le ministre israélien de la sécurité de l’époque, accompagné du chef de la police israélienne, avaient été reçus à Paris à l’invitation du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy « pour faire profiter leurs homologues français de leur expérience pour réprimer efficacement les émeutes » selon le Jerusalem Post. « Il se dit que la patrie française est vivement intéressée par le savoir-faire israélien en la matière » expliquait de son côté Haaretz. Une « collaboration » qui se rejoue aujourd’hui dans le soutien inconditionnel de la France au génocide en cours à Gaza.