Si les accusations d’emplois fictifs qui pèsent sur François Fillon devaient le conduire à se retirer de la campagne présidentielle, ce que les marchés financiers anticipent déjà, cela pourrait profiter à Marine Le Pen dont le programme prévoit un Brexit à la française.

C’est cette spéculation qui explique en partie la hausse récente de la dette française, l’écart entre son prix et celui de la dette allemande continuant de se creuser. Car au-delà du contexte économique général, le facteur politique influe sur le taux de la dette. Les marchés financiers se montrent en effet particulièrement attentifs aux évolutions de la campagne présidentielle qui pourraient favoriser la candidate du Front National. Cette tendance, déjà amorcée après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, prouve que ces derniers envisagent sérieusement la victoire de la fille Le Pen.

En résumé, plus les marchés financiers misent sur la probabilité d’une victoire du Front National et donc de l’application de son programme économique, plus les taux d’intérêt (le prix) de la dette française augmentent. Bien entendu, les craintes des capitalistes financiers ne s’expriment pas ici sur le caractère réactionnaire du programme de Marine Le Pen mais bien sur un froid calcul de rentabilité de leurs capitaux, à savoir la capacité de la France à rembourser sa dette.