« Le dialogue du gouvernement, c’est le 49-3. Le dialogue de la direction, c’est le relevé de décision. La riposte des agents, c’est la grève. On bloque tout ! ». Difficile de faire plus explicite que ce tract de la section bus de la CGT RATP. Les sources de la colère ? La loi travail et la détermination du gouvernement à imposer sa politique libérale, bien sûr, mais aussi des revendications plus sectorielles. « La direction, soutenue par le gouvernement, persiste à ne pas augmenter la valeur du point statutaire, seule garantie d’une mesure générale sur l’ensemble des salaires », a ainsi déclaré Bertrand Hammache, délégué central adjoint du syndicat, qui réclame « 300 euros d’augmentation » et « le rejet de la loi travail ». Les « besoins légitimes des agents » ne sont satisfaits « ni (par) le projet de loi Travail (...) ni par une augmentation ponctuelle au travers des mesures catégorielles et/ou individuelles » avait ainsi synthétisé la CGT dans son préavis daté du 20 mai.

Ce préavis sonne comme une véritable menace pour le gouvernement notamment avec la grande messe du football européen qui doit prendre ses quartiers dans l’Hexagone à partir de la mi-juin. Un appel coordonné aux côtés des raffineurs, cheminots et routiers aurait certes eu plus d’impact, mais cet appel à la grève illimitée résonne clairement comme un point d’appui supplémentaire pour la convergence et la jonction avec les différents secteurs en lutte pour construire le « tous ensemble » dont Hollande redoute tant.