Depuis le début de l’année, et après 2 ans et demi d’interminables procédures judiciaires, le procès du gendarme responsable de la mort du jeune Rémi Fraisse sur la ZAD de Sivens, dans le Tarn, semblait promis à se conclure par un non-lieu. Une issue insoutenable pour la famille de la victime, dont la vie a été enlevée par une grenade tirée par un gendarme pour avoir contesté le projet de barrage du Testet. Une mort qui avait donné lieu à une mobilisation forte, principalement à Toulouse et à l’Université du Mirail, contre les violences policières.
 
Malgré les 3 versions policières différentes portant sur la nuit du meurtre, entre le 25 et le 26 octobre, la justice a poursuivi sur la voie d’un non-lieu pour le gendarme. A tel point que la famille de Rémi Fraisse joue aujourd’hui sa dernière carte dans la bataille judiciaire. Celle de demander le dessaisissement du dossier par les juges en charge, pour partialité. Ce qui, au vu du déroulé de l’affaire et des démarches judiciaires, est on ne peut plus justifié.
 
Reste à savoir si dans le contexte actuel, marqué par les assassinats d’Adama Traoré et de Shaoyo Liu et le viol de Théo par la police, cette justice de classe pourra garder la main pour imposer son non-lieu, et ainsi préserver le gendarme assassin de Rémi. Aujourd’hui, le dessaisissement du dossier constituerait une avancée pour la famille, même s’il inaugurerait de nouvelles batailles juridiques à venir. Quelle que soit l’issue donnée à cette requête, et plus de deux ans après les faits, il est toujours aussi indispensable de réclamer Justice pour Rémi.