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Assemblées ouvertes RP

Retraites, révolte des banlieues : RP Bordeaux ouvre la discussion sur les bilans d’une année de luttes

Après une dizaine de réunions ouvertes dans tout le pays, RP réunissait à Bordeaux militants et sympathisants le 30 juin dernier pour un bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites et une discussion sur les outils nécessaires pour faire face à Macron, sa police et son monde.

Jyhane Kedaz

10 juillet 2023

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Retraites, révolte des banlieues : RP Bordeaux ouvre la discussion sur les bilans d'une année de luttes

Après Montpellier, Marseille, Toulouse, Le Havre, Rouen, Metz et Paris, Révolution Permanente a organisé ce vendredi 30 juin une première assemblée ouverte à Bordeaux. Malgré l’imposition d’un couvre-feu dans une partie de la métropole et la suspension des transports en soirée, une cinquantaine de participants, travailleurs de la santé, de l’énergie, de la distribution, étudiants et lycéens, sont venus débattre de la situation politique, du bilan de la lutte historique contre la réforme des retraites, et de la stratégie pour gagner contre Macron et le système qu’il sert. Une Assemblée introduite par Marie Laure Charchar, secrétaire générale de la CGT Blanchisserie du CHU de Bordeaux, Ariane Anemoyannis, figure de l’organisation de jeunesse « Le Poing Levé » et militante à RP, et Daniela Cobet, membre de la direction de Révolution Permanente.

L’assemblée ouverte a été l’occasion de revenir et de discuter en premier lieu du bilan du mouvement contre la réforme des retraites, en particulier de la direction de celui-ci : « Nous avons eu quatorze dates de mobilisations isolées lors des journées de débats parlementaires, une stratégie de grèves saute-moutons qui n’a pas permis de construire la grève reconductible et de mettre véritablement la France à l’arrêt », analyse la secrétaire générale de la CGT Blanchisserie. Pour Daniela Cobet, « l’une des principales choses qui a manqué au mouvement est l’organisation par en bas des grévistes. Il y a eu tellement d’enthousiasme autour de l’unité syndicale, que la direction de la grève a été sous-traitée à une poignée de bureaucrates qui tout au long du mouvement a décidé à notre place. Avec ce type de fonctionnement, on ne pourra jamais gagner. »

Si les bilans du mouvement étaient partagés par la salle, les discussions se sont concentrées sur les potentialités amenées par la période convulsive qui marque la France, et surtout comment réussir à les exploiter. Dans ce sens, les révoltes qui étaient en cours dans les banlieues suite au meurtre de Nahel à Nanterre étaient au cœur de l’échange, permettant de souligner une continuité dans la situation entre ces révoltes et le mouvement contre la réforme des retraites.

« Le gouvernement n’a que l’autoritarisme pour contenir la colère de notre camp social. Pendant la réforme des retraites, il a enchaîné les gardes à vue massives de manifestants, a dissous des organisations comme les Soulèvements de la Terre. Aujourd’hui il s’attaque aux jeunes, qui expriment une profonde révolte contre la peur de se faire tuer quotidiennement dans les quartiers » synthétise Ariane.

Pour toute la salle il était clair que le mouvement dans la banlieue, « ce n’est pas juste des émeutes, mais des révoltes, qui réclament la démission de Darmanin, de Macron, qui remettent en cause l’institution policière et le racisme d’Etat » pour reprendre les termes de cette dernière.

« Ce qui se passe dans le pays est très profond », appuie Daniela Cobet avant d’ajouter : « On a des scènes de jeunes qui prennent du matériel de la police dans les commissariats. Vous avez ici une petite illustration de ce à quoi pourrait ressembler une révolution. De nos jours, la situation politique est de plus en plus instable et s’accélère, et si nous sommes conséquents avec cette analyse, nous devons nous y préparer. Car nos objectifs vont au-delà de la bataille des retraites : nous voulons en finir avec la police et le racisme qui tue quotidiennement, avec l’impérialisme, la destruction de la planète, l’exploitation, et pour cela il va falloir s’organiser ».

Un enjeu posant la perspective de la révolution et de sa préparation qui a suscité le débat lors de l’assemblée ouverte, notamment sur la construction d’une organisation révolutionnaire en France. Comment s’organiser ? avec quel parti ? quelle stratégie ?

A ce titre, Daniela Cobet répondait en soulignant la « très bonne nouvelle » que représente par exemple la vague de syndicalisation en cours, exprimant une volonté des travailleurs de se défendre. « Mais il faut aussi s’organiser politiquement, car nos combats sont politiques. On pense par exemple que les syndicats devraient se préoccuper du fait que nos jeunes se fassent tuer dans les quartiers, à l’image de la position exprimé par le Réseau pour la grève générale ».

Surtout, Daniela Cobet est également revenue sur les politiques menés par Révolution Permanente ces dernières années car selon elle, « une organisation se juge à ce qu’elle fait et pas ce qu’elle dit » : « Nous sommes une petite organisation, mais à notre échelle nous avons, par exemple, cherché à impulser une alliance entre les raffineurs de Total qui allaient perdre leur emploi et les écologistes, pour défendre des objectifs communs contre le greenwashing de la multinationale ». Racontant la politique impulsée avec le réseau générale elle insiste ensuite :« Sans le RGG cette année, malheureusement, personne d’autre n’aurait critiqué ouvertement la stratégie de l’intersyndicale. Si nous avons pu faire cela à quelques centaines, imaginez ce que nous pourrions faire avec quelques milliers de militants ».

Au final, l’échange a permis de mettre en perspective la nécessité d’un parti de combat qui soit à l’initiative dans la lutte de classe pour faire émerger une voie alternative à celle de l’intersyndicale, et affronter une bourgeoisie qui se radicalise comme l’exprime la fuite en avant autoritaire du gouvernement. Cette Assemblée fut un premier pas dans la construction d’un tel outil.

D’ici là, l’Université d’été de Révolution Permanente se déroulera du 23 au 28 août dans un petit village des Alpes, proche du Mont Blanc, pour discuter durant 4 jours de ce mouvement des retraites, mais aussi assister à des formations marxistes, à des conférences, débats, concerts avec des militants de toute la France, et de nombreuses figures ouvrières, militantes et intellectuelles.


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