•  Francois Hollande : « Vous la dénoncez comme tout le monde la violence ? »
  •  Sébastien Benoit (CGT) : « Je dénonce la violence patronale, c’est vrai »
  •  Francois Hollande : « On dénonce toutes les violences ? »
  •  Sébastien Benoit (CGT) : « Je dénonce la violence patronale, est-ce que vous, vous la dénoncez, vous, la violence des 2900 licenciements ? »{{}}

    Chantiers de Saint-Nazaire en « bonne santé ». Mais à quel prix ?

    Quatre ans auparavant, les chantiers de Saint-Nazaire, spécialisés dans la fabrication de paquebots, étaient durement touchés par la crise, et restaient sans commande depuis 2 ans. En 2015, le carnet de commande de l’entreprise est plein, et ce jusque 2020. Ainsi, la visite se devait d’être une ballade de santé pour le président, qui aurait, à coup de « dialogue social », réussi à remettre à flot une entreprise en difficulté. Mais de quelle réalité s’agit-il ?

    Ce sont les licenciements perlés qui se généralisent, tandis que le « dialogue social » aurait permis d’éviter un plan social de grande ampleur en 2012. Aujourd’hui encore, STX supprime 40 postes dans la droite lignée de ces dernières années. Le prix de cette « santé » retrouvée, c’est aussi l’augmentation des cadences, les ouvriers sont surchargés de tâches, tandis que la sous-traitance se généralise à coup de jobs précaires et d’appels à des travailleurs détachés de l’Union Européenne, sœurs et frères de classe, chaire à canons du patronat, pour une main d’œuvre docile et peu chère.

    Non, le prix est définitivement bien trop cher payé pour les salariés du constructeur du « plus grand paquebot du monde » et du « Mistral », dont le contrat de vente avec l’Égypte a été signé samedi, cela au grand bénéfice de la direction des chantiers de Saint-Nazaire et du gouvernement.{{}}

    « Pas de politesses à échanger » face à Hollande !

    Au programme, l’atelier d’usinage puis la visite de l’ « Harmony of the seas », actuellement en construction aux chantiers navals, puis la rencontre avec les quatre organisations syndicales des chantiers (Force ouvrière, CGT, CGC et CFDT) ainsi qu’avec les entreprises partenaires et les sous-traitants de STX.

    Une visite de courtoisie qui s’est transformée en mascarade pour Hollande et son gouvernement. L’accueil a été chaleureux, un débrayage d’une centaine de salariés, appelé par la CGT et FO, pour dire « Stop à l’austérité, stop à la remise en cause de nos droits, stop à la baisse du coût du travail et au dumping social ». C’est ensuite le refus de deux représentants de la CGT de lui serrer la main, lui reprochant de ne pas dénoncer la « violence patronale » dans le dossier Air France, qui fera mémoire. Il s’agit d’une façon de relever la tête alors que la répression s’abat contre tous ceux qui veulent la relever en arrachant une chemise.

    Non, il n’y a définitivement « pas de politesses à échanger, mais des actes à avoir », a dénoncé Sébastien Benoit de la CGT. Une façon de dire stop au « dialogue social », les travailleurs en ont payé l’addition. « Quand nous étions en creux de charge, nous avons payé l’addition mais maintenant que la charge est au plus haut pour 5 ans, il n’y a pas d’embauches ».

    « Aujourd’hui, 40 licenciements sont aussi en cours à STX Lorient, et vous y prenez part, quelque part, à travers la participation de l’État dans l’entreprise", enchaine le représentant de CGT. "Il n’y a donc pas de politesses à échanger, mais des actes à avoir", a-t-il lancé. Face au « dialogue social » et aux plans patronaux, il est bien question « d’un renouveau sur l’emploi » et « sur les salaires ». « Nous voulons 600 embauches et maintenant ! ».

    Non, Hollande n’est définitivement pas le bienvenu sur les chantiers STX de Saint-Nazaire. Les travailleurs et militants combattifs, les représentants syndicaux de la CGT, démontrent face au gouvernement, en prenant fait et cause pour « la violence patronale », un exemple de solidarité de classe, en soutien aux salariés d’Air France qui risquent jusqu’à 5 ans de prison pour 2 chemises. Non, leurs violences à répétition ne peuvent rester impunies.