Dure retraite pour l’ancien Président
 
Après son deuxième retrait officiel de la vie politique Nicolas Sarkozy a vite fait de retrouver une place. Il entre au Conseil d’Administration en tant que Président du Comité de stratégie internationale, créé spécialement pour son arrivée. Il a été nommé à ce poste inédit sur demande expresse de Sébastien Bazin, son ami de trente ans. Aujourd’hui AccorHotels, numéro un de l’hôtellerie européenne, et cinquième à l’échelle mondiale, possède vingt marques d’hôtels comme Sofitel, Mercure, Ibis, Formule 1, Novotel, etc. Le groupe est actuellement implanté dans 95 pays via 4000 établissements. Dans un contexte de concurrence féroce dans la conquête territoriale, l’entrée comme administrateur de Sarkozy, dont le carnet d’adresse est particulièrement bien fourni, est censé accélérer l’expansion du géant de l’hôtellerie à l’échelle mondiale. Pour cinq à six réunions dans l’année il recevra la modeste somme de 60 000 € par an. En moyenne les administrateurs des entreprises du CAC 40 sont payés 82 000 €, pour quelques réunions annuelles, et sont souvent administrateurs de plusieurs entreprises à la fois, outre leurs diverses fonctions. 
 
Quel sera le rôle de Nicolas Sarkozy au sein du groupe AccorHotels ?

 
Dans les attributions de Nicolas Sarkozy en tant que conseiller de stratégie internationale il s’agira potentiellement de surveiller et gérer les relations du groupe avec un de ses importants actionnaires, que Nicolas Sarkozy connaît bien, le Qatar. En 2006 Sébastien Bazin prend le contrôle du PSG grâce au fond d’investissement Colony Capital Europe. L’affaire n’étant pas aussi fructueuse que prévu, c’est Sarkozy qui trouve un acquéreur pour le club de football : le Qatar Sport Investement, qui rachètera la participation de Colony Capital dans le PSG. Suite à l’achat par Accor de Fairmont et Raffles, deux enseignes de palaces, le Qatar est devenu un des principaux actionnaires du groupe, possédant 10,3% du capital, juste après le chinois Jin Jiang, qui en détient 12,5%. Il est probable que le rôle de Nicolas Sarkozy au sein d’Accor soit d’empêcher que l’entreprise ne change de main, au profit d’un de ces deux actionnaires. On notera qu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy prend la place au conseil d’administration de Nadra Moussalem, qui quitte le groupe après le rachat par Colony Capital de sa part dans le groupe d’hôtellerie. 

crédits photo : archives AFP