En effet, depuis début octobre, pour 37 heures de labeur payé, les ouvriers de l’usine d’Hambach devront travailler 39 heures. Deux heures de création de richesses entrant directement dans les caisses sans passer par « l’ennuyeuse formalité » de paiement de salaire. Le rêve de tout patron en somme : avoir de la main-d’œuvre entièrement gratuite à disposition en dehors du cadre contraignant des 35 heures.

Bien sûr, la presse traditionnelle met en avant le fameux référendum qui avait permis de contourner le veto des syndicats. Ce que les médias dominants oublient curieusement de signaler, c’est que cet « accord » a été voté le couteau sous la gorge des salariés. En effet, le choix réel se situait bien entre accepter de travailler deux heures de plus « gratos » ou de prendre la porte. La direction menaçait de délocaliser la production si aucun accord n’était trouvé, promettant par ailleurs que si le « oui » l’emportait, aucun licenciement ne serait effectué avant 2020. De plus, si 74% des cadres ont voté pour le rallongement de la semaine, 61% des ouvriers n’ont pas cédé à ce chantage. Un résultat qui contredit le discours véhiculé dans la presse, présentant les employés de Smart comme des personnes raisonnables et compréhensives face aux problèmes de l’entreprise.

Clairement, cette mise en place prévue de longue date est un véritable affront pour les travailleurs, réduits à l’état de coût par la direction, et qui subissent « l’esclavage » version « flexibilité ». Bien entendu, ce terrain est largement propice à un soubresaut de la part des ouvriers, largement opposés en septembre dernier à cet accord. De quoi raviver les tensions de septembre, avec une escalade allant jusqu’à des mouvements de grève ? C’est en tout cas bel et bien la voie à suivre pour les travailleurs, gravement insultés et surexploités par l’application de ce référendum à vote forcé.