Crédit Photo : EMMANUEL TUSEVO SALIM NAOUDA, CGTMa

De fait, les habitant-e-s de Mayotte n’ont pas accès aux même droits notamment sociaux que les travailleurs en France. Le droit du travail qui, depuis la métropole, est en passe d’être taillé en pièces, broyé par les ordonnances Macron, n’y est même pas mis en œuvre dans son entièreté : les 35h que les ultralibéraux veulent abolir, ne sont pas appliquées, tout comme les conventions collectives nationales. Les divers primes de participation et d’intéressement sont inexistantes. Le Smic brut horaire y est de 7.37€ sur l’île contre 9.76€ en France. Le RSA y est à 262€ et le chômage qui est officiellement de 23%, en réalité approche les 60%. 60% c’est aussi le taux de jeunes dans la population mahoraise la première victime du chômage. Enfin plus de la moitié de la population vit avec moins de 350€/mois.

Mépris étatique et répression patronale

La population de Mayotte manque de tout, les services de base sont particulièrement déficients ; l’eau, l’électricité mais aussi le système scolaire particulièrement inadéquat. Alors que les jeunes représentent plus de la moitié de la population, les écoles, collèges et lycées sont sous-dotés, sous-équipés, les enfants y souffrent de maladies et de faim.

On se rappellent l’humour jupitérien sur les kwassas-kwassas, ces bateaux de pêcheurs qui permettent aux Comoriens de fuir l’extrême pauvreté, alors même que 65% des fonds Comoriens sont détenus par... la Banque de France au titre des accords économiques liant le Franc Comorien au Franc Français, extorquant la fédération comorienne, et escamotant ainsi le développement des Comores.

Les salarié-e-s de la succursale à Mayotte, du groupe Colas, fer de lance de la grève générale sont particulièrement visé-e-s par la répression patronale. Ainsi, une semaine seulement après le début de cette grève générale (les salariés de Colas sont pour leur part grévistes depuis le 9 mai 2017), cinq licenciements de salariés grévistes et six procédures contre des salariés cégétistes pour faits de grève. Dans la distribution, le groupe local leader du secteur, le groupe Bourbon, la fin de la grève a été acté par la CFDT et FO malgré des avancées notamment sur la prime de fin d’année, ou bien des œuvres sociales, aucun protocole de fin de conflit n’a été signé ouvrant la porte à des répressions patronales, ce que dénonce la CGT.

En métropole comme dans les colonies domtomisées, soyons solidaires des grévistes, en appelant à la grève générale national dès la rentrée le 12 septembre prochain.