La Place de La Nation, à Paris, était couverte de drapeaux CGT et de banderoles en soutiens aux Goodyear, hier. Mais un peu partout sur le territoire, des rassemblements ont eu lieu, couplé, parfois, à des arrêts de travail. Souvent, également, la question de la répression syndicale, au centre de la mobilisation, a permis de mettre en lumière d’autres cas d’arbitraire patronal et administratif contre les équipes syndicales combatives.

Malgré une météo peu clémente, ce sont plusieurs dizaines de personnes, souvent plusieurs centaines, qui ont manifesté leur colère et leur solidarité devant les tribunaux et préfectures, symboles d’une décision de « justice » particulièrement dure qui est tombée le 12 janvier dernier. Ce sont les UL et des UD CGT qui ont été à l’initiative de nombreux rassemblements, dès le matin, avec des rendez-vous à 11h devant les Palais de Justice de Bourges, d’Orléans, de Limoges ou de Chalon-sur-Saône.

« Non, militer à la CGT n’est pas un crime », pouvait-on entendre à Poitiers, où 200 personnes ont manifesté et déposé quelques pneus, afin de bien faire comprendre pourquoi ils étaient là. L’UD 86 appelait à un arrêt de travail, relayé, notamment, par les territoriaux de la préfecture de la Vienne. « Nous dénonçons l’injustice, a dit devant le Palais de Justice, un représentant du syndicat. Manifester son mécontentement, faire grève, occuper une usine n’est pas un crime ». La condamnation des 8 de Goodyear est « inacceptable et intolérable dans un pays qui se réclame des droits de l’Homme ».

Dans de nombreux secteurs, et malgré l’interdiction de la « grève de solidarité », plusieurs syndicats avaient appelé au débrayage, que ce soit au niveau de la fédération Ports et Docks, le syndicat des métaux CGT de l’Yonne, l’Union Locale de Montbelliard ou encore les UD de Vendée, de Saône-et-Loire ou de Pyrénées Atlantiques.

A Toulouse, où le rendez-vous était donné Square Charles de Gaulle, à deux pas du Capitole, les étudiants du Mirail, qui avaient voté en AG une motion de solidarité avec les Goodyear le 28 janvier, étaient présents aux côtés des équipes syndicales combatives de plusieurs boites. Le rassemblement a été aussi l’occasion de dénoncer la répression qui touche le secteur du BTP dans des entreprises comme Procme, Stibat ou encore Socat. Au cours du rassemblement à Quimper, les pompiers finistériens ne se sont pas privé de relayer le combat de leurs collègues de Concarneau, où plusieurs d’entre eux font l’objet d’une persécution toute particulière en raison de leur militantisme cégétiste.

Souvent l’appel à manifester a été relayé par des communiqués unitaires débordant largement les seuls syndicats CGT. Ça a été le cas, par exemple, à Brest, où le rassemblement a réuni notamment FO et la CGT devant la sous-préfecture, ou encore à Marseille, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté au Rond-Point du Prado.

Partout, le message de Mickaël Wamen, appelant à continuer le combat et à maintenir la pression, a été reçu cinq sur cinq. De prochains rendez-vous de mobilisation sont désormais inscrits à l’agenda militant aux quatre coins du pays pour exiger la relaxe des 8 de Goodyear.