Crédits photo : AFP

Ce lundi 19 novembre était examiné, au Sénat, le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2018. Et un élément a particulièrement attiré l’attention, deux jours seulement après la mobilisation des « gilets jaunes » : 577 millions d’euros engrangés par les taxes sur le carburant vont être transférés, si le projet de loi est adopté, du budget de l’Ecologie vers le budget général.

Une information que le gouvernement aurait sans doute préféré voir passer inaperçue. En effet, face à l’ampleur de la mobilisation des gilets jaunes, tant sur les réseaux sociaux que dans la rue depuis le 17 novembre, une série de ministres rabâchait le même argument face à la fronde : les hausses des taxes sur le carburant étaient soi-disant une mesure écologique, permettant de financer la « transition écologique ». Visiblement, les caisses sont pleines, puisque le gouvernement a affirmé que les 34 milliards alloués au budget Ecologie sont suffisants.

Ce mardi, au Sénat, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, est monté au créneau : « Ne cédons pas à la démagogie » a-t-il ainsi affirmé, justifiant le transfert des presque 600 millions d’euros au budget général par une nécessité de financer l’armée ou encore l’éducation. Un retournement de veste XXL donc, qui prouve bien que la question des taxes sur le carburant est bien loin de prétendues convictions écologistes.