La plus grosse manifestation depuis le 31 mars

Le gouvernement avait espéré que l’Euro anesthésie l’esprit combatif de la population afin de laisser place « à la ferveur » autour de l’équipe nationale. Perdu ! A Toulouse, la réponse a été à la hauteur. Alors que la préfecture annonce le chiffre ridicule de 6 000 personnes, le cortège dense s’étendait du pont des Catalans jusqu’à la place Jeanne d’Arc. Suite à la CGT, de loin la plus présente,où un très grand nombre de secteurs du monde du travail, privé comme public, étaient représentés (cheminots, aéronautique, Airbus, Latécoère, traminots de Tisseo, en grève en ce moment, CAF, télécoms, spectacle, éducation et enseignement supérieur, retraités, La poste…), avec une banderole commune CGT/SUD/FO pour les hospitaliers, ce sont la FSU et Solidaires qui poursuivaient la marche, FO, quasiment inexistant, ayant de son côté vraisemblablement choisi de monter à Paris. On notera la présence des cheminots qui sont en grève depuis 14 jours contre la loi travail et contre le décret socle.
La CIP, Nuit Debout et les travailleurs des Cinéma de Toulouse ouvraient ensuite la portion regroupant notamment la jeunesse, où, à coups de « Pends pends pends ton patron, t’auras ton salaire… t’auras ton pognon », l’on pouvait voir que le dynamisme des mois qui se sont écoulés n’est pas entamé. Le cortège politique et associatif, enfin, avec NPA, Ensemble, PG, OCML-VP, CNT, Attac, DAL, se terminait avec les JC et le PCF en queue de manifestation.

Quant aux forces de répression, entre la BAC sur les côtés, et le reste à l’avant comme à l’arrière, pas besoin de dire qu’elles étaient présentes en masse. Au terme du parcours, bloquée à Jean Jaurès par les cars de CRS, une partie du cortège, emmenée notamment par la CGT, a tourné en direction de la gare.

Ni Euro, ni gouvernement, ni police n’entameront notre détermination : d’autres dates en vue !

Même si l’on est loin des 60000 à 100 000 manifestants du 31 mars, celle-ci reste la plus importante depuis cette date-là, signe que l’énergie de la résistance est bel et bien encore là, reprenant les slogans tels que « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère. On n’en veut pas, de cette société-là ! », « Aujourd’hui dans la rue, demain on continue ! », mais aussi de nombre de pancartes dénonçant autant le chauvinisme que le matraquage médiatique et l’instrumentalisation de l’Euro contre la mobilisation.

Lors de la manif trois autres dates de mobilisations, les 21, 23 et 28 juin ont déjà été évoquées. On peut donc s’attendre à ce que ces deux prochaines semaines soient encore bercées au son des actions et des manifestations pour que le mouvement arrive à imposer le retrait total de la loi travail. Malgré l’encadrement policier, et la répression qui s’est traduite, comme dans d’autres villes, par l’interdiction à 4 personnes de manifester ce jour, il est clair que ni l’Euro, ni le gouvernement, ni sa police n’ont pour l’instant entamé notre détermination contre la loi travail et son monde !