Le 1er mai a été marqué à la fois par la massivité des manifestations, une colère qui ne retombe pas contre la réforme des retraites, mais aussi par une nouvelle démonstration de répression d’ampleur. Macron a fait interpeller 540 personnes.

A Toulouse, ce sont près de 20 personnes qui ont été arrêtées. Au moins une a été arrêtée avant la manifestation, puis relâchée dans l’après-midi sans poursuite. Schéma classique des arrestations préventives recommandées par Darmanin, que même la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a dénoncé dans un rapport.

Plus grave encore est le cas de Tao, un étudiant de 20 ans, arrêté le 1er mai, et qui est toujours en détention à ce jour en attente de sa comparution immédiate qui aura lieu vendredi après-midi. La détention scandaleuse de Tao est un nouveau saut dans l’acharnement de l’État contre les manifestants.

En période de vacances, comme c’est le cas à Toulouse actuellement, il n’y a pas de comparution le mercredi. Le lundi étant un jour férié, cela permet à la justice de décaler la comparution au plus tard à vendredi. En connaissance de cause, le juge des « libertés » a estimé que cet étudiant de 20 ans ne pourrait pas rentrer chez lui d’ici là et l’a envoyé directement à la prison de Seysses. 4 jours de prison ! Voilà comment l’État répond aux manifestations contre la réforme des retraites !

« La détention provisoire ça n’est pas pour un jeune étudiant de 20 ans, qui a des garanties, qui n’a pas de casier judiciaire, témoigne son avocate, au pire c’est un contrôle judiciaire. En général, c’est réservé à des personnes qui sont déjà sous le coup d’un contrôle judiciaire ou qui sont des multi-condamnés ». « Une situation comme celle de Tao, en dehors des mouvements sociaux, ça ne se voit quasiment jamais ! »

Face à la mobilisation de la jeunesse et des travailleurs, les gaz lacrymogènes, les charges, les arrestations préventives n’ont pas suffi à éteindre la colère. Alors que le gouvernement lance une offensive contre le mouvement social, prépare de nouvelles lois sécuritaires et le parquet envoie désormais un jeune étudiant de 20 ans en prison avant son jugement.

« On a déjà vu pendant le mouvement des Gilets jaunes, des personnes avec un travail, avec des enfants, être placées en détention provisoire » poursuit l’avocate de Tao. Des procédures exceptionnelles qui se généralisent contre le mouvement social, à l’image des comparutions immédiates, qui permettent de juger vite et dur. « On remarque qu’il est de plus en plus fait recours aux comparutions immédiates. Ce qui était un outil exceptionnel, réservé à des cas très graves s’est banalisé. Maintenant, dans un mouvement social, on passe en comparution immédiate » conclue-t-elle.

De nombreuses organisations toulousaines, des associations, des partis politiques, des syndicats, des organisations de jeunesse se sont jointes à l’appel d’un grand rassemblement pour venir soutenir Tao lors de sa comparution. Rendez-vous est donné vendredi 5 mai à 12h30 devant le Palais de Justice. Soyons nombreuses et nombreux pour venir soutenir Tao, exiger sa libération et l’abandon des charges contre lui et tous les manifestants ! Face à la répression policière et judiciaire, la solidarité la plus large est notre arme.