Des tweets relayant des captures d’écran ont révélé qu’En Marche a essayé de mettre en place un sondage d’opinions auprès de ses adhérents avant de faire marche arrière et d’effacer toutes les traces. La raison en est vraisemblablement que le rapprochement avec son homologue d’extrême-droite, le RN, était trop flagrant. Ou bien ils se sont rappelés du tollé qu’avait provoqué un autre sondage LREM en 2018 qui était tout aussi nauséabond. En effet, les questions posées reflétaient une conception réactionnaire et fascisante de la situation politique. On pouvait ainsi répondre à des questions comme : « l’autorité est-elle une valeur en perdition ? Y-a-t-il trop d’immigrés en France ? L’Islam est-il un ennemi de la République ? » Voilà les réflexions qui jalonnent l’état d’esprit actuel d’En Marche. En 2018, déjà, l’une des question était "L’islam une menace pour l’occident" ?.

En plus de cela, deux options de réponses s’offraient aux sondés : « Plutôt d’accord » ou « Plutôt pas d’accord » ; cette manière de poser les choses, en plus d’adopter un prisme réactionnaire au travers des questions, tend à faire prendre à la légère telle ou telle prise de position.

Ce sondage montre que LREM va à droite toute, jouant à fond la carte de la surenchère réactionnaire et islamophobe. Ce sondage montre que le gouvernement cherche une légitimité au sein de sa base par rapport à son tournant sécuritaire. Sans base solide, LREM prépare l’élection de 2022 en s’emparant des thématiques privilégiées de la droite et de l’extrême-droite.

Pointer un ennemi intérieur en fonction de la migration ou de la religion, nous le savons bien, est un outil efficace pour effacer du champ de vision les antagonismes sociaux et économiques. Le débat Darmanin - Le Pen de la semaine dernière, face à cette nouvelle, semble d’autant plus être une pure mascarade et un artifice de plus pour brouiller les rapports de classes et les véritables responsables de la crise.