Vous voulez rendre vos ouvriers plus productifs ? Obligez-les à s’uriner et se déféquer dessus, sans quitter la ligne d’assemblage !

Une vanne ? Une pancarte qui exagère un peu ? Pas du tout ! La vraie vie de nombreux ouvriers américains !

En effet, selon une étude de l’ONG britannique Oxfam parue mardi 10 mai , une "grande majorité des 250.000 ouvriers du secteur avicole dit ne pas bénéficier de pauses toilettes acceptables". Beaucoup sont contraints de porter des couches, par peur de quitter la chaine d’assemblage, sous la pression de leurs managers qui les menacent - "Va aux toilettes, puis va aux ressources humaines après" - ou mettent entre 20 et 60 minutes à leur autoriser une pause WC.

Bien qu’ils nient, les 4 plus gros groupes du secteurs (Tyson Foods, Pilgrims, Perdue et Sanderson), représentant 60% du secteur et 100.000 travailleurs seraient particulièrement concernés. Tyson Foods parle même "d’accusations anonymes" et dit "n’avoir pas de preuve" de cela.

Pourtant, le problème n’est pas nouveau. En 2013, une étude faite en Alabama avait déjà pointé que 80% des ouvriers du secteur ne pouvaient pas prendre de pauses toilettes quand ils le souhaitaient. Une autre étude en avril allait dans le même sens. Plus proche de nous, nous avions vu comment les patrons avaient voulu contraindre les salariés à faire une demande d’autorisation pour chaque pause, y compris la "pause-pipi" (ce qui par ailleurs est illégal, comme le rappelle par exemple cet article

Mais ce que nous y avions vu aussi, c’est comment les ouvriers, en débrayant tous ensemble, avaient pu faire reculer la direction deux jours plus tard [

C’est dans ce sens que semble aller aussi l’étude précédente. En effet, selon celle-ci, les seuls salariés qui ont affirmé pouvoir aller aux toilettes quand ils le voulaient faisaient partie d’usines syndiquées (malheureusement, deux tiers ne le sont pas !).

La solution est toute trouvée. Contre ces énièmes humiliations (en plus des problèmes évidents de santé et d’hygiène), mobilisons-nous tous ensemble. Pour pourquoi pas obtenir davantage d’embauche d’ouvriers flottants, comme le préconise l’étude d’Oxfam, mais même beaucoup plus si le rapport de force nous le permet !