Le discours nationaliste et raciste grâce auquel le nouveau président américain s’est fait élire a fait de nombreux adeptes du côté des groupes suprémacistes blancs aux États-Unis. Au cours de sa campagne, le Ku Klux Klan avait notamment apporté son soutien au candidat réactionnaire par le biais de son journal officiel The Crusader. Dès les premiers jours qui avaient suivi son élection, une multitude d’actes haineux et violents avaient été recensés à travers le pays. Donald Trump lui-même n’a pas hésité à nommer Stephen Bannon, figure emblématique de l’extrême-droite américaine soutenu inconditionnellement par les courants suprémacistes et néonazis, au poste de conseiller stratégique à la Maison-Blanche.

Les suprémacistes blancs ont fêté leur victoire à leur manière le 18 novembre dernier, à Washington. Richard Spencer, tête de proue du mouvement Alt Right, y a tenu une conférence devant une centaine de personnes. Son discours était ponctué de termes issus du vocabulaire nazi et s’est terminé sur ces phrases : « L’Amérique était, jusqu’à cette génération passée, un pays blanc, conçu pour nous-mêmes et pour notre postérité. C’est notre création, c’est notre héritage et il nous appartient. Heil Trump ! Heil notre peuple ! Heil victoire ! »
Dans la vidéo, publiée initialement par The Atlantic, on voit des membres du public acclamer ces mots par des saluts nazis.

Si Donald Trump tente de se démarquer de ces soutiens gênants en déclarant par exemple qu’il dénonçait « toute forme de racisme » et en adoucissant son discours, il ne reste pas moins l’incarnation sur la droite d’une polarisation politique qui s’est aussi faite sentir aux États-Unis durant la campagne. En effet, pour la première fois depuis bien longtemps, un candidat issu du parti démocrate se revendiquait « socialiste ». Bien que la candidature Sanders ait montré à bien des moments ses limites, son existence, aux côtés de luttes assez radicales comme celle pour les 15$ de l’heure ou le mouvement Black Lives Matter montre que la polarisation à droite n’est en rien une fatalité, et qu’il s’agit pour notre camp social d’opposer à la politique suprémaciste des soutiens de Trump une politique pour les opprimé-es et les exploité-es sur des bases anti-racistes et anti-sexistes claires.