Ce mardi à Goyave, une commune à l’est de Basse-Terre en Guadeloupe, un homme a été abattu par deux gendarmes. Ceux-ci avaient été contactés en raison d’une agression à l’arme blanche ayant fait deux blessés. Les gendarmes racontent avoir été attaqués à leur arrivée par la victime âgée de 39 ans, équipée d’une arme blanche, et avoir tiré. Cette version est contestée par la sœur et le neveu de la victime, sans plus de détails pour le moment.

Une autopsie va être réalisée et deux enquêtes ont été ouvertes. La première porte sur les agissements des gendarmes pour « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner », une qualification qui écarte donc a priori qu’ils puissent avoir eu conscience de la conséquence mortelle d’un tir d’arme à feu. La seconde enquête porte sur la victime pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique et violence avec arme  », mélangeant sans vergogne l’attaque à l’arme blanche ayant précédée l’intervention des gendarmes avec les accusations de ces derniers à l’encontre d’un homme mort.

On assiste ainsi au procédé classique de criminalisation des victimes de la police et de la gendarmerie, dont le dossier est rempli sans preuve sur simple déclaration des agents présents lors de l’intervention fatale.

Ce tir mortel intervient quatre jours après le décès d’un Martiniquais tasé à mort à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Dix jours après le début de l’année 2024, il s’agit donc déjà du deuxième mort imputable à la police ou à la gendarmerie.

Ces drames s’inscrivent dans la continuité de la brutalité policière raciste qui s’illustre tous les ans par des dizaines de morts : 29 en 2023, 42 en 2022, 52 en 2021. A ce titre, l’année dernière avait été marquée par une percée médiatique des « refus d’obtempérer » mortels, à la suite du cas emblématique du jeune Nahel au début de l’été dernier.

Cette mort illustre aussi le caractère colonial de la présence française dans lesdits « outre-mer » où la gendarmerie réprime la population locale avec brutalité et le plus grand mépris raciste. L’année dernière, par exemple, un gendarme en intervention avait menacé un propriétaire agricole qui le filmait, avant de lancer : « C’est grâce à nous si vous avez la CAF et le RSA !  »

Suite à une année marquée par la répression des quartiers populaires dont la colère contre les violences policières a explosé cet été, ce nouveau meurtre montre la nécessité d’une bataille contre le racisme d’État dans son ensemble, en allant des violences policières aux politiques discriminantes comme l’interdiction des abayas à l’école ou encore la dernière loi immigration.

En 2024, luttons tous ensemble, dans la jeunesse, depuis les lieux de travail et d’études, et dans les quartiers populaires, contre le racisme d’État, la loi immigration et les violences policières !