Mardi 28 février, un coup de feu est venu interrompre le discours d’inauguration, donné par François Hollande, des infrastructures de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux. Il s’agissait tout bonnement d’une balle perdue de la part d’un tireur d’élite du peloton spécialisé de protection de la gendarmerie de Poitiers, qui était positionné à une centaine de mètres du lieu où F. Hollande tenait son discours. Ce dernier aurait, en changeant de position, accidentellement appuyé sur la gâchette, blessant au passage un serveur et un employé à la jambe. Au retentissement du coup de feu, le président aurait interrompu son discours quelques secondes et déclaré : « J’espère qu’il n’y a rien de grave », avant d’ajouter rapidement « Je ne pense pas » et de continuer son discours.

Tandis que le gouvernement essaye encore de rattraper les gourdes du président lui-même, il avait avoué dans un livre que l’état d’urgence avait été utile à la répression des manifestants, que ce soit durant la mobilisation contre la loi Travail ou lors de la COP 21, cet « état temporaire » permet également de légitimer un tireur d’élite à blesser « accidentellement » par balle deux personnes sur leur lieu de travail. Un « incident » qui nous rappelle que, état d’urgence oblige, des milliers de militaires, gendarmes, policiers se baladent armés et que cette ambiance ultra-sécuritaire s’amplifie toujours, comme le montre le cas précis des écoles dans lesquelles de nouveaux effectifs de policiers armés sont prévus pour la rentrée prochaine. Depuis le début de l’état d’urgence, en novembre 2015, les policiers peuvent de plus conserver leur arme en dehors de leur temps de travail. Aujourd’hui, il s’agit donc de deux blessés légers, mais qu’en sera-t-il demain ? Qui nous protège de la police ?