Les images ayant été rapidement publiées sur les réseaux sociaux, la chaîne N1TV a annoncé le renvoi de la journaliste en question. Les journalistes d’extrême droite hongrois sont-ils des supplétifs de la police ?

L’Europe sombre dans la barbarie, quand dans un lieu public, entouré de policiers, une journaliste peut, devant les caméras de ses confrères, se sentir capable de frapper des enfants, simplement parce qu’ils sont syriens et réfugiés. Mais finalement n’est-ce pas ce que la police hongroise ou grecque ou française fait en toute légalité ?

On savait qu’en Hongrie le parti d’extrême-droite néo-nazi Jobbik (« Mouvement pour une meilleure Hongrie ») fondé en 2003 était suffisamment populaire pour obtenir 20 % des voix aux élections législatives de 2014. Hériter du fascisme hongrois prenant ses racines dans les années 1930, ce parti est violemment raciste, antisémitisme, anti-tsigane et ultra-réactionnaire. Il l’illustre, une fois de plus, par l’intermédiaire de cette journaliste proche de sa ligne politique.

Notons que la cour suprême hongroise a interdit l’usage des mots « extrême-droite » pour désigner le parti dans les médias. Cela donne une idée des complicités du système en place en Hongrie envers cette mouvance. Rappelons également que le Front National est l’allié du Jobbik au parlement européen – ils forment un groupe commun avec d’autres partis d’extrême-droite comme le British National Party britannique.

Il ne faudrait pas croire que la France soit à l’abri de ce genre d’événement. On connaît les violences quasi-quotidiennes des partisans de l’extrême-droite, et parmi eux des policiers en service, envers tout ce qui n’est pas comme eux. Il existe bien des médias d’extrême droite en France, financés par la grande bourgeoisie. Quant à la différence entre droite et extrême droite sur la question des réfugiés, elle se fait de plus en plus ténue, comme les sorties de deux maires Républicains (ex-Ump) nous l’ont rappelé récemment.

Dans les médias plus « grands publics », l’absence de toute explication sur les causes profondes de ces migrations, les angles d’attaque utilisés – l’émotion, l’image ou l’information choc – ne sont pas neutres.

Ces choix sont délibérés, ils portent une vision du monde et répondent à certaines questions, tout en en évitant d’autres. Bref, ils avancent – volontairement ou non – la vision des classes dominantes. Nous avons besoin de médias qui portent clairement la voix des exploités et des opprimés et non pas celle des exploiteurs réactionnaires plus ou moins fascisant. C’est possible, non pas en attendant un hypothétique miracle, ou un millionnaire progressiste, mais en prenant nos affaires en main. Il n’a jamais été aussi facile de faire un travail journalistique et de le publier largement. C’est la tâche que Révolution Permanente s’est fixée.