« Combien de personnes doivent mourir avant que le gouvernement se rende compte qu’il est à l’origine du décès des personnes vulnérables ? » : c’est la question qu’a posé au gouvernement la mère d’Elaine Morall, après le décès de sa fille. Le 2 novembre, la jeune mère originaire de Runcorn, près de Liverpool, a été retrouvée sans vie chez elle, morte de froid. En effet, face à l’arrêt du versement de ses pensions, elle a dû prendre la décision de couper le chauffage pour continuer à nourrir sa famille. Hospitalisée pour d’autres raisons, elle n’avait pu aller à un rendez-vous avec sa conseillère, ce qui lui a valu l’arrêt du versement de l’Universal Credit, qui rassemble les allocations chômages, les crédits d’impôt retour à l’emploi, les crédits d’impôt pour charge de famille, l’aide au logement, les allocations d’invalidité et la prestation de soutien au revenu pour les personnes dispensées de recherche d’emploi. Un rendez-vous manqué qui l’a forcée à arrêter le chauffage et mourir dans d’atroces conditions.

Comme l’a dénoncé sa mère dans une lettre ouverte au gouvernement, ce n’est pas la première fois que des personnes meurent après avoir pris de telles décisions. Un seul rendez-vous manqué (ici, sa mère avait même prévenu le centre d’emploi, qui a quand même décidé de couper son allocation), et des gens voire des familles entières se retrouvent à la rue, sans chauffage, ni sans un morceau de pain à se mettre sous la dent. Derrière ces dispositifs, une logique qui veut supprimer de plus en plus les aides sociales gagnées tout au long du siècle, en les conditionnant de plus en plus à des devoirs des chômeurs, ce qui permet des radiations par milliers de ces derniers. C’est d’ailleurs l’idée du président Macron, qui aimerait durcir les conditions d’accès à l’assurance chômage, notamment en limitant le nombre de refus de propositions d’emploi possible, et en demandant de plus en plus de justificatifs pour vérifier que le chômeur recherche bien un travail. Des propositions dont les perspectives sont on ne peut plus claires avec des drames comme la mort d’Elaine Morrall.