La séquence de mobilisation fin novembre a laissé des traces sur l’île, où blocages et manifestations ont vite paralysé l’économie et créé une situation de quasi pénurie. Le gouvernement avait alors été obligé de faire des concessions pour calmer la colère, la Ministre des Outre-mer ordonnant au préfet de diminuer le prix des carburants augmenté quelques mois plus tôt.

Mais malgré ces reculades, le quotidien des réunionnais est loin de s’être amélioré depuis. Le chômage y est toujours deux fois plus élevé qu’en métropole, de même que le travail informel, non-déclaré, sans droits ni sécurité. La plupart des slogans étaient orientés contre la vie chère et le sentiment d’injustice que ressentent les classes populaires du fait de payer des taxes et des impôts dont ils ne voient jamais la couleur, les services publics y manquant cruellement de moyens. Les violences policières étaient également dénoncées, notamment la décision du gouvernement le 22 novembre dernier d’envoyer l’armée – les gendarmes mobiles étant la forme d’intervention de l’armée sur le territoire – pour réprimer la révolte.

La marche s’est terminée dans le calme autour d’un repas convivial au rond-point des Azalées. La semaine prochaine, les réunionnais seront invités à manifester à l’Est de l’île.