Défendre un ordre aux abois n’est pas une mince affaire, mais, veine, les policiers se savent largement impunis. Alors, ils se permettent tout.

La scène filmée en vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Elle montre trois policiers de la BAC utilisant la même technique d’interpellation qu’a subi Adama Traoré avant sa mort - le plaquage ventral. Le Gilet jaune a le crane qui saigne, immobile au sol et écrasé par les 3policiers. Un des agents de police a appuyé son genou de tout son poids sur la tête du blessé écrasant la plaie contre le sol.

Ces violences résonnent, à Nantes où avait eu lieu cet été l’assassinat d’Abubakar, lors d’un contrôle de police et alors que tous les témoins ont expliqué qu’il s’agissait d’un tir à bout portant – sur la carotide. Des crimes en règle, en quelque sorte, et en totale impunité pour les policiers qui ont tiré, couverts par leur hiérarchie et leurs collègues.

Partout en France ce genre d’assassinats se répète : on se souvient d’Adama Traoré en juillet 2016 comme de tous ceux qui les ont précédés depuis une quinzaine d’années, dont Zyed et Bouna en 2005. A chaque fois, la justice fait droit à ce qui s’apparente de plus en plus à un permis de tuer. Dans une situation où la colère sociale montre les dents, la police est un rempart pour défendre l’ordre injuste et inégalitaire : la bourgeoisie aux commandes a justifié par avance tous les crimes que la police pourra commettre pour défendre son pouvoir. Difficile de s’étonner alors, que les flics se lâchent, puisque qu’ils ne sont que le bras armé de la guerre sociale que mène l’Etat.