C’est donc à coup de pieds, de boucliers et de matraques que les Gilets jaunes (seuls sur place, la CGT ayant finalement renoncé au rendez-vous suite à l’interdiction du rassemblement…) se sont faits « nasser » à l’écart de l’évènement vers 13h30. Ils ont été rejoints bien plus tard par une poignée de cheminots venus les libérer en nombre largement insuffisant. Ils ont finalement été pris dans la nasse... ce qui a fait rigoler tout le monde, mais l’intention était bonne !

Après plusieurs mois de lutte et des dizaines d’actions communes contre le gouvernement, des liens de camaraderie se sont formés entre différents secteurs professionnels et militants. C’est donc dans une ambiance conviviale que les opposants au gouvernement ont dû tenir le coup, debout, dans le froid, pendant plus de six heures.

Quand Macron arrive quelque part, on repeint les façades, on cache le moche et on met les dissidents à l’abri des caméras. Ainsi le petit patron peut tranquillement surfer sur des idées d’extrême droite, donner un peu d’élan à ces thématiques obscures et ainsi se donner une chance de les affronter au second tour des présidentielles le moment venu.

Mais pendant que Macron et Castaner (venu lui aussi sur Mulhouse) en font des tonnes sur la mosquée de Mulhouse - la plus grande de France - et s’évertuent à parler de communautarisme, les habitants de Bourtzwiller, pour la plupart issus de l’immigration, apportent aux gilets jaunes des packs d’eaux et de quoi se restaurer alors qu’ils sont parqués comme des bêtes.

Ce geste de solidarité vient tordre le coup aux tentatives de division des travailleurs entre eux et des échanges entre l’intérieur de la nasse et les habitants viennent nourrir une compréhension mutuelle : « Là vous vivez ce qu’on vit depuis toujours dans ce quartier » !