Il ne faut pas attendre une journée pour retomber sur une énième vidéo de violences policières dans les quartiers. Après les tristement célèbres affaires de Villeneuve La Garennes et de l’Ile Saint Denis, cette fois c’est à Villiers-le-Bel qu’un jeune homme a été interpellé, cette fois moyennant une clé d’étranglement. "Ils ont insulté sa mère, il est descendu la défendre, ils l’ont guillotiné", est-il écrit sur la vidéo, en référence à la technique de clé d’étranglement dit en "guillotine". Des habitants choqués par les violences policières s’indignent, un homme filme pour mettre la pression sur la police.

La multiplication de ces scènes d’une extrême violence crée une colère importante parmi les habitants des quartiers populaires, qui subissent depuis le confinement et l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, une répression encore plus importante qu’à l’accoutumée, accompagnée d’inégalités sociales largement aggravées.

Face aux violences policières toujours plus crues, la pression de l’opinion publique commence à peser dans la balance. Sous pression, Christophe Castaner a été forcée à se prononcer tard le soir sur les paroles racistes de la police à l’Ile Saint Denis envers un homme « ratonnée » ce week-end. Des déclarations qui cherchent à cacher que ce racisme n’est en aucun cas isolée, mais bien l’expression d’un racisme d’Etat structurel à cette « République ». Mais plus encore des déclarations à moitié : pas un mot sur les violences policières que le jeune a subit. Signe que le gouvernement ne veut en aucun cas "amoindrir" l’impunité totale dont jouissent les forces de police. Signe que c’est bien tout un système qu’il faut dénoncer du racisme d’Etat aux violences policières qui s’abattent quotidiennement dans les quartiers populaires, des violences accentuées par le confinement autoritaire.