Crispine Scavola

La guerre impérialiste qu’a menée la France en Centrafrique, officiellement terminée en octobre 2016, avait pour but de permettre aux grands groupes capitalistes français (Areva, Bolloré, Air France, Total, France Télécom…) de se maintenir dans la région. Entre 2013 et 2014, plusieurs actes de violences sexuelles ont été commis par des militaires français sur des mineurs. Selon Marie Grimaud, avocate d’ « Innocence en danger », « 41 enfants du camp de M’Poko, majoritairement des garçons âgés entre 7 et 13 ans, se sont déclarés victimes d’agressions sexuelles ou de viols de la part de militaires français entre décembre 2013 et juillet 2014 ». D’après les témoignages, les militaires donnaient des rations alimentaires aux mineurs qu’ils avaient agressés, en guise « d’échange ».

Les avocats des associations (Innocence en danger et Enfance et partage), parties civiles, demandent que la vérité soit révélée au moyen d’une enquête plus poussée. Selon ces associations, de nouvelles auditions doivent être réalisées pour dix militaires français, dont cinq ayant déjà été entendus. En effet, elles dénoncent « l’extrême partialité » de l’enquête et notamment de l’enquêteur prévôtale. Ce parti pris en faveur des militaires n’a rien d’étonnant puisque les enquêteurs prévôtaux, chargés de ce type d’affaires, sont eux aussi des militaires...

Il faut aussi noter que, depuis le début des révélations au sujet des violences sexuelles commises par les militaires, l’ONU comme le gouvernement français tentent de minimiser, voire d’étouffer l’affaire. Derrière cette politique menée de concert, l’hypocrisie de ces fiers « défenseurs de la paix dans le monde » est en effet démasquée : les violences sexuelles, et notamment les viols perpétrés par les forces armées sont une technique destinée à terroriser les populations, bien connue des armées européennes, qui voient dans ces crimes une arme à part entière de la guerre qu’ils mènent, au profit des intérêts économiques des industries françaises. Loin d’être des guerres destinées à établir la « paix dans le monde », ces actes d’une extrême violence montrent bien le caractère impérialiste d’une guerre qui est menée en fonction des intérêts économiques de la France, très loin d’un objectif « pacifique ». Finalement, si les troupes françaises sont officiellement retirée de Centrafrique à l’heure actuelle, elles sont toujours présentes au Mali, dans de nombreuses bases militaires sur le continent africain et dans des opérations au Moyen Orient : c’est cette politique interventionniste impérialiste qu’il s’agit de dénoncer, en exigeant le retrait de toutes les troupes françaises, en Afrique et au Moyen-Orient !