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A Paris, l’ordre des cortèges syndicaux est traditionnellement tiré au sort. C’est donc le sort qui a voulu que le syndicat de cadres CFE-CGC soit en tête de manifestation. C’est pourquoi le syndicat de policiers d’extrême droite Alliance, affilié à la confédération de la CFE-CGC, se trouvait en tête de cortège. C’est alors qu’un groupe de Gilets Jaunes a croisé le cortège, boulevard Voltaire, dénonçant les violences de la police contre les Gilets Jaunes : « Vous nous avez éborgnés ! […] On s’en rappellera ! » scande un Gilet jaune au mégaphone.

Il faut dire que le syndicat Alliance a été systématiquement en tête de pont pour dénoncer systématiquement la violence des Gilets Jaunes, tout en défendant tous les policiers éborgneurs de manifestants. Lors d’une manifestation de policiers, trois membres d’Alliance s’étaient même moqués des éborgnés, se cachant l’œil en riant alors qu’une contre-manifestation affichait des photos de personnes éborgnées. Entre novembre 2018 et mars 2020, ce ne sont pas moins de 24 300 blessés qui ont été recensés en manifestations selon un rapport de l’Observatoire des Street-médics.

Alors que la police ne cesse de réprimer les blocages de lycées, et les occupations d’universités, et les manifestations contre la réforme des retraites, jusqu’à émasculer un photographe en janvier, la présence du syndicat Alliance en manifestation est inacceptable. Les organisations syndicales, dont les membres sont régulièrement la cible de la répression policière, que ce soit en manifestation ou sur les piquets de grève, devraient tout simplement expulser ces cortèges de policiers, qui seront les premiers, dès le pouvoir leur demandera, à frapper celles et ceux à côté desquels ils manifestent aujourd’hui.