C’est une affaire glaçante qui fait office de piqûre de rappel quant aux conséquences des discours réactionnaires et racistes. Un homme de 53 ans a poignardé un autre homme dans un bus à Houille (Yvelines), vendredi dernier dans l’après-midi. Durant le trajet, il a interpellé un groupe de jeunes, après avoir entendu le mot « Coran », sous prétexte qu’il en avait marre « d’entendre ça ». Un homme assis et qu’il décrit comme « barbu » n’entendait pas céder à sa demande. Le quinquagénaire a alors attendu que le jeune homme lui tourne le dos après avoir repris sa place et l’a poignardé à quelques centimètres de l’aorte. La victime de l’agression, souffrant d’une importante hémorragie, a dû être transporté d’urgence à l’hôpital. Pour légitimer son geste, l’agresseur indique avoir agit « sous l’emprise de l’alcool » et « par peur du terrorisme ». Jugé au tribunal correctionnel ce lundi, il n’a écopé que de deux ans de prison ferme et de six mois avec sursis pour cette tentative de meurtre islamophobe.

Rien, dans le comportement de la victime, ne laissait présagé à une telle réaction violente, si ce n’est qu’il portait une barbe. Si l’agresseur était sans nul doute déséquilibré, il est clair que le discours islamophobe incessant dans la bouche des candidats à la présidentielle et les différentes lois racistes votées – la déchéance de nationalité en premier lieu – a lâché la bride aux auteurs d’actes racistes. Comment ne pas penser à cet aveugle dénoncé pour radicalisation par sa voisine car il s’était coupé la barbe, et qui s’était vu contraint à 3 pointages au commissariat par jour ? Ou encore aux nombreux actes anti-migrants constatés dans les CAO ? Loin d’être un simple fait divers isolé, cette affaire s’inscrit dans une longue série d’actes islamophobes, qui ont explosés ces derniers mois.