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Loi de sécurité globale

Contre la loi de sécurité globale. Rassemblement devant l’Assemblée le 17 novembre

Deux ans après le début du mouvement des gilets jaunes, la « loi de sécurité globale » passera à l’assemblé nationale mardi 17 novembre. C’est une attaque majeure contre les journalistes et militants qui dénoncent les violences policières en interdisant de filmer les policiers.

Jean-Michel Larhot

12 novembre 2020

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Crédit photo : Nicolas Tucat / AFP

En pleine crise sanitaire, le gouvernement veut faire passer une nouvelle loi des plus liberticides. La « loi de sécurité globale » vise notamment à interdire la diffusion d’images permettant d’identifier un policier dans l’exercice de ses fonctions sous peine de 45000 euros d’amende et un an de prison. C’est le 17 novembre, deux ans après le début du mouvement des gilets jaunes, que l’Assemblée Nationale examinera le texte. Cette date est un symbole fort, alors même que nombre d’actes de violences policières lors de cette mobilisation n’ont été signalés que du fait de vidéos de militants ou de journalistes. Ces images n’auraient certainement pas pu émerger avec la loi de sécurité globale, comme l’affaire Benalla par exemple.

Face à cette nouvelle loi, la mobilisation s’organise, malgré le confinement et la situation sanitaire. Tout d’abord, comme nous le rapportions il y a quelques jours une pétition en ligne a déjà reçu plus de 600 000 signatures. Depuis, Amnesty International a aussi tiré la sonnette d’alarme sur ce projets de loi liberticide. Au-delà de la menace que cette loi fait régner sur les personnes filmant des violences policières, il y a aussi un grand nombre de mesures qui vont dans le sens d’une surveillance de masse reposant sur la reconnaissance faciale ou bien de drones.

David Dufresne, le journaliste qui a documenté beaucoup d’actes de violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes a, quant à lui, publié une série de vidéo avec la participation de membres de Basta, de Libération ou encore du Média, mais aussi Edwy Plenel, Mathilde Larrère ou Antoine Boudinet, gilet jaune mutilé à Bordeaux. Le réalisateur est aussi intervenu dans des débats sur les chaînes de télévision pour dénoncer ce qui s’apparente à des « lois scélérates » comme l’a qualifié Mathilde Larrère. Amal Bentounsi, quant à elle, point le fait que, sans les images, bien souvent, les affaires de violences policières se limitent à de la parole contre parole, et donc à la non poursuite des policiers.

Il est important de noter que, souvent, il y a une double procédure, une pour violence policière et de l’autre côté le policier mis en cause porte plainte pour outrage. Or en droit, la parole d’un policier vaut toujours foi jusqu’à preuve du contraire, c’est à dire qu’il faut des preuves de violences policières et qu’il n’y a pas eu d’outrage.

Le 12 novembre, c’est la Société des réalisateurs de films qui a publié une tribune rassemblant 800 signatures et 40 organisations dans Libération. En plus de pointer l’impossibilité de faire des documentaires comme Un pays qui se tient sage de David Dufresne, la tribune qualifie cette nouvelle loi de volonté d’ « effacer les preuves » de violences policières.

Cette mobilisation qui, pour l’instant, s’est concentrée sur les réseaux sociaux, doit maintenant passer à la rue. C’est pour cela qu’un rassemblement est appelé ce mardi 17 novembre devant l’Assemblée Nationale.


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