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Cheminots en colère, on va pas se laisser faire !

Contre les réorganisations à la SNCF, les cheminots de Paris Nord envahissent le comité d’entreprise

Ce vendredi 16 décembre, les syndicats CGT Cheminots et SUD-Rail ont posé un préavis de grève unitaire pour les cheminots de la zone Paris Nord, afin de rendre massivement visite au comité d’entreprise qui devait, dans la matinée même, acter le projet de réorganisation de poste. Contre ce projet de suppression de postes, 200 cheminots en colère ont envahi la direction régionale de la SNCF : « on va pas se laisser faire ! » Manon Véret

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Après avoir tenu un piquet au technicentre du Landy, c’est déjà une vingtaine de cheminots qui part pour Gare du Nord, lieu de rassemblement commun pour ensuite rejoindre le comité d’entreprise. Peu avant 10h, ce sont plus de 200 cheminots qui quittent la gare en direction du bâtiment de la direction SNCF Paris Nord, et remplissent progressivement la salle où se tenait le comité d’entreprise au rythme de slogans tels que « cheminots en colère, on va pas se laisser faire ! » En peu de temps, la salle de réunion est comble. Après le discours du secrétaire général CGT Cheminots Paris Nord, et plusieurs interventions de délégués et syndicalistes SUD-Rail, le directeur régional s’est vu obligé de répondre… pour refuser en bloc tout report du projet.

Quest-ce que ce projet ?

Le projet de réorganisation s’inscrit dans la logique néolibérale qu’appliquent les directions locales de la SNCF, dans le but d’ouvrir l’entreprise à la concurrence, comme à Périgueux fin novembre et début décembre. Cela se traduit par la suppression de plusieurs postes au technicentre du Landy, ainsi que dans les postes d’aiguillages et les AES.

C’est la déclinaison, au niveau régional, des réformes ferroviaires dont il est question depuis 2014. Comme le dit Anasse, délégué Sud Rail Paris Nord, à Révolution Permanente : « Ces réorganisations sont la conséquence directe de la réforme du ferroviaire quon a dénoncée et contre laquelle on sest battu en 2014. Cette réforme demande à la SNCF de faire des gains de productivité sur le personnel afin de préparer le passage du ferroviaire au privé. Pour la région Paris Nord ce sont des centaines demplois sur la totalité des métiers qui sont menacés. »

La réponse du directeur régional

Le face à face entre une poignée de dirigeants et la détermination de 200 cheminots a été électrique : alors que les premières interventions montaient crescendo et dénonçaient la casse du rail par la direction, le directeur régional Stéphane Ghazarian a pris le micro. Il a alors adopté la posture d’un « cheminot en colère comme vous », s’adressant aux salariés, et disant qu’il « subissait tout autant » la politique nationale de la SNCF. Une posture qui ne manque pas de déclencher les huées des cheminots, bien conscients que Ghazarian n’est clairement pas un cheminot comme les autres, mais un relai de Guillaume Pepy qui met en place la politique nationale.

Si la CGT Cheminots exige le report du projet qui impacte Paris Nord, les syndicalistes SUD-Rail dénoncent les réorganisations qui se mettent en place progressivement dans toutes les régions. Car ce qui les touche eux, a aussi touché les cheminots de Périgueux, de Montpellier et d’ailleurs, et va toucher d’autres secteurs de cheminots dans un futur proche. Par ailleurs, l’un d’entre eux pointe aussi le fait que les réorganisations qui planifient la suppression de postes, la casse des conditions de travail, vont aussi par conséquent affecter le service rendu aux usagers. Plus qu’un combat pour le secteur cheminot, c’est un combat pour le service public dans son ensemble, où salariés et usagers sont concernés.

Face à la casse du service public, un secteur à l’offensive

Ghazarian campe sur ses positions. Mais l’envahissement du comité d’entreprise montre bien le niveau de détermination des travailleurs du rail : la mobilisation ne concernant que la région Paris Nord a été une vraie réussite, car même les rassemblements en juin dernier contre la loi Travail avaient réuni moins de monde en comparaison. Non, les cheminots de Paris Nord ne sont pas démoralisés : ils sont prêts à continuer la lutte.

Et maintenant ? Tandis que le préavis de grève n’avait pas vocation à être reconduit puisqu’il couvrait simplement le rassemblement, quelles suites pour ce secteur clairement à l’offensive ? Dès l’aube sur le piquet du Landy, et ce jusqu’en fin de matinée, la plupart d’entre eux pense déjà à la montée sur Amiens le 11 janvier pour le procès des 8 de Goodyear. En effet, comme exprimé la veille au soir au meeting à la Belle Etoile, c’est une date dont les secteurs combattifs doivent se servir comme perspective de convergence pour préparer les suites.


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