Ludovic est conducteur de métro sur la ligne 12, sur laquelle travaille également son collègue Benoît. Ils sont convoqués au Tribunal Judiciaire de Paris le 21 et 25 juillet suite à leur interpellation le 14 avril dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Ce soir-là, des dizaines de milliers de jeunes, de travailleurs ont pris la rue contre le coup de force du gouvernement qui, après avoir utilisé le 49-3, a échappé de peu à la motion de censure. Les traminots de la RATP font partie des nombreux manifestants réprimés par la BRAV-M, puis traînés en garde-à-vue : 24 heures pour Benoît, 40 heures pour Ludovic. Ce dernier s’est retrouvé enfermé dans un commissariat, aux côtés de Romain, cheminot, militant à Sud-Rail Paris-Sud-Est, et 11 autres personnes. Ils sont désormais trainés devant la justice pour avoir refusé de donner leur code de téléphone. Voilà l’apaisement que prône Macron, la répression pour intimider les militants.

Manqué, comme en témoigne Dorian qui fait partie des personnes interpellées et qui a passé plus de 24 heures en GAV : « avec la garde-à-vue, ils ont voulu nous dégoûter, mais à l’inverse ils ont créé du lien entre des personnes de milieux et de professions différentes. Après ça avec certains on a gardé contact car on s’était tous soutenus pendant notre garde-à-vue ».

Cette tentative d’intimidation s’inscrit dans la continuité de la répression qui a eu lieu pendant la réforme des retraites et qui poursuit ceux qui se sont soulevés contre cette réforme anti-sociale. C’est la même volonté d’intimidation et de criminalisation du mouvement social, qui a frappé de nombreux manifestants et des militants ouvriers à l’image des énergéticiens, à Bordeaux notamment, ou Mathieu, syndicaliste cheminot à Mulhouse. Main dans la main, la police, la justice et les patrons veulent étouffer la colère des travailleurs, comme au technicentre SNCF de Châtillon où la direction a voulu sanctionner et menacer de licenciement un ouvrier après la réforme des retraites. Dans ce cas comme dans de nombreux autres, les travailleurs répondent par la solidarité, par la grève et des rassemblements de soutien.

« Avec les autres, on a décidé de faire venir des personnes en soutien pour pouvoir discuter tous ensemble de cette expérience de répression, et de se préparer ensemble avec nos collègues à la répression. C’est aussi un moment où les 12 autres auront besoin de soutien, car c’est un moment difficile où ils vont juste essayer de nous mettre la pression » poursuit Dorian. Ainsi, la CGT RATP section ligne 12 appelle à un premier rassemblement le 21 juillet à 13h devant la Tribunal Judiciaire. En commun avec Sud Rail Paris-Sud-Est, ils appellent à un autre rassemblement le 25 juillet à 11h au même endroit.

Il est essentiel de ne laisser personne isolé face à la répression ! Organisons la solidarité la plus large face à la violence du gouvernement et soyons nombreuses et nombreux à venir soutenir ces camarades réprimés !