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Répression

Paris. Le préfet veut interdire la manifestation Palestine ce samedi : faisons front !

Le préfet de police de paris a annoncé qu’il interdira la manifestation de samedi, organisée en soutien au peuple palestinien à Paris. Face à cette nouvelle offensive anti-démocratique, il faut faire front pour imposer notre droit à soutenir le peuple palestinien.

Lorélia Fréjo

26 octobre 2023

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Paris. Le préfet veut interdire la manifestation Palestine ce samedi : faisons front !

Crédits photo : France info

Invité sur France Info ce matin, Laurent Nuñez a annoncé vouloir interdire la manifestation en soutien à la Palestine prévue ce samedi au départ de Châtelet. Le préfet de police de Paris a en effet déclaré qu’il « interdirai cette manifestation » appelée par le regroupement Urgence Palestine, rassemblant des organisations de solidarité avec la Palestine et des partis politiques, parmi lesquels Révolution Permanente. L’ancien ministre motive cette décision car « les organisations qui ont déposé cette déclaration sont des organisations qui, par les propos qu’elles ont pu tenir, pouvaient laisser à penser qu’elles étaient en soutien du Hamas » selon lui.

Après avoir été contraint d’autoriser les rassemblements de soutien au peuple Palestinien la semaine dernière, la préfecture de police de Paris repart donc à l’offensive contre le droit de manifester. Pour justifier cette décision, Laurent Nunez s’est attaqué aux organisateurs la manifestation, citant « le CAPJPO, la représentation du front de libération de la Palestine en France ou encore le NPA », avant d’évoquer des risques de « trouble à l’ordre public » car il s’agit d’une « déambulation » et non d’un rassemblement statique » comme les précédents appels.

Cette nouvelle tentative d’interdiction est particulièrement alarmante, notamment car le ministre met en cause les organisations qui appellent à cette marche. Cette intimidation s’inscrit ainsi dans la continuité des attaques contre les organisations qui défendent la cause palestinienne, après les menaces de Darmanin d’ouvrir une enquête pour « apologie du terrorisme » contre le NPA, ou de lancer des procédures de dissolution contre Palestine Vaincra ou le PIR, ou encore à la tentative d’expulsion de Mariam Abu Daqqa, militante palestinienne.

Par ailleurs, le préfet a défendu un choix « moral » justifié par de possibles « troubles à l’ordre publics immatériels », expliquant que suite aux dernières manifestation des « individus » avaient été interpellés lors des derniers rassemblements pour des « slogans » ou des « pancartes ». Quand on sait que la police a verbalisé à plusieurs reprises des militants pour avoir sur eux un keffieh ou un drapeau palestinien, on comprend que a préfecture veut en réalité viser des expressions, chants, pancartes ou slogans, en faveur de la Palestine et dénonçant la colonisation israélienne. Cette interdiction s’inscrit donc dans la chasse aux sorcières lancé par le gouvernement pour faire taire toute position contradictoire sur la question palestinienne.

Cependant, malgré ces menaces du préfet de Police, il n’est pas dit que l’Etat réussisse à interdire la manifestation. En effet, à plusieurs reprises les arrêtés d’interdiction des préfets ont été déboutés par les tribunaux administratifs au dernier moment, comme à Paris jeudi 19 septembre ou à Lyon le 21. Pour l’exécutif, le but de la manoeuvre et de dissuader les participants, pour qu’ils aient peur que la manifestation ne se tienne pas ou soit réprimée, afin de réduire le nombre de présents. Et ce même dans le cas où le juge annulerait l’interdiction en référé.

Avec ces menaces d’interdiction, il est clair que le gouvernement se sert de la question palestinienne pour renforcer la répression politique, et les attaques contre le droit de manifester. Alors qu’Israël prépare une intervention militaire sur le sol de Gaza, et que les bombardements ont déjà fait des milliers de morts, nous ne tairons pas notre solidarité contre le peuple palestinien, qui subit actuellement un nettoyage ethnique. Les organisateurs de la manifestation, de le regroupement Urgence Palestine, ont déposé un référé contre l’interdiction. « Dès les annonces de Laurent Nunez à la radio ce matin, avec le collectif Urgence Palestine nous avons relancé la préfecture pour obtenir un arrêté officiel d’interdiction et nous sommes en train de déposer un recours en justice. Nous sommes très conscients qu’en interdisant cette manifestation, l’objectif du préfet est de casser l’élan donné par la réussite des rassemblements du weekend dernier. Mais notre détermination est intacte, et nous continuons de travailler à faire de samedi une journée de mobilisation massive contre les massacres à Gaza. », explique Ariane, militante à Révolution Permanente, participante au regroupement Urgence Palestine.

Si elle est maintenue, soyons nombreux ce samedi à Paris, au départ de Châtelet à 14h, à l’appel du regroupement Urgence Palestine et de nombreuses organisations politiques !


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